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Libération
Pressions

Gaza : le convoi terrestre pro-Palestiniens est arrivé en Libye, Israël presse l’Egypte de le bloquer

Après avoir quitté la Tunisie mardi, des centaines de militants qui souhaitent «brise le blocus» du territoire palestinien se trouvent à Tripoli ce mercredi 11 juin. Un ministre israélien a critiqué des «manifestants jihadistes», tandis que Le Caire semble tergiverser.
Des membres du convoi à Zaouïa, en Libye, mardi 10 juin 2025. (Yousef Murad/AP)
publié le 11 juin 2025 à 19h39

Après le bateau de la «flottille de la Liberté», le convoi terrestre. Des centaines de militants pro-Palestiniens, partis de Tunisie mardi à bord d’autocars et de voitures dans la caravane Soumoud («résistance» en arabe), ont atteint ce mercredi 11 juin Tripoli en Libye, poursuivant leur route vers l’Egypte avec l’objectif d’atteindre Gaza et de «briser le blocus» du territoire palestinien.

Le convoi espère parcourir l’est de la Libye, contrôlé par les forces du puissant maréchal Haftar, rival du gouvernement basé à Tripoli, avant d’entrer en Egypte en fin de semaine, dont les autorités n’ont pas encore délivré de laissez-passer. Selon Ghassen Henchiri, un porte-parole du convoi, des négociations sont en cours avec Le Caire pour obtenir des autorisations d’entrée (les Tunisiens nécessitant par exemple un visa). «Mais pour le moment nous n’avons pas reçu de réponse officielle», a-t-il dit à des médias locaux.

Les autorités égyptiennes ont souligné ce mercredi soir «l’importance des pressions sur Israël pour lever le siège de Gaza», en affirmant néanmoins que toute action de délégation étrangère pro-palestinienne sur son territoire devait obtenir une «autorisation préalable».

Un peu plus tôt, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait pressé l’Egypte de bloquer ce convoi. «J’attends des autorités égyptiennes qu’elles empêchent l’arrivée de manifestants jihadistes à la frontière israélo-égyptienne et qu’elles ne les autorisent pas à se livrer à des provocations ou à tenter d’entrer dans la bande de Gaza, un acte qui mettrait en péril la sécurité des soldats [israéliens] et qui ne sera pas autorisé», a déclaré Katz dans un communiqué.

Pression internationale

La caravane Soumoud, à laquelle se sont déjà joints des Algériens, des Mauritaniens et des Marocains, ne transporte pas d’aide humanitaire. Elle se veut un «acte symbolique» de soutien à Gaza, décrit par les Nations unies comme «l’endroit le plus affamé au monde», a souligné l’activiste Jawaher Channa, porte-parole de la coalition tunisienne organisatrice.

La caravane Soumoud est partie de Tunis le jour où la marine israélienne a intercepté le Madleen, un bateau transportant de l’aide humanitaire pour Gaza, qui tentait de rallier le territoire avec à son bord des militants des droits humains comme la Suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée franco-palestinienne de gauche Rima Hassan.

Après 20 mois de guerre, Israël fait face à une pression internationale croissante pour autoriser davantage d’aide à Gaza afin de pallier les pénuries généralisées de nourriture et produits de première nécessité.