Après l’euphorie de la signature de l’accord entre Israël et le Hamas et la libération, lundi 13 octobre, des otages israéliens, les premiers blocages apparaissent. Ce jeudi 16 octobre, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, s’est dit déterminé «à récupérer tous les otages». «Le combat n’est pas encore terminé, mais une chose est claire : quiconque lève la main sur nous sait qu’il paiera un prix très lourd.»
Nétanyahou reproche au Hamas de ne pas avoir livré la totalité des corps d’otages décédés. L’organisation islamiste en a transféré neuf depuis lundi, lendemain de la signature de l’accord. Celui-ci stipulait qu’il avait 72 heures pour les rendre tous, soit 28 corps.
Mais le Hamas a affirmé mercredi 15 octobre que la récupération et l’extraction des 19 restants nécessitaient «des efforts considérables et un équipement spécial». «Si le Hamas refuse de respecter l’accord, Israël, en coordination avec les Etats‑Unis, reprendra les combats et agira pour une défaite totale», a répondu le même jour le ministre de la Défense, Israël Katz.
«Ils creusent»
Durant les négociations à Charm el-Cheikh, en Egypte, le Hamas avait prévenu qu’il ne serait peut-être pas en mesure de retrouver tous les corps. Le plan signé prévoyait donc la création d’une équipe internationale, composée de représentants israéliens, américains, égyptiens, turcs et qataris, pour les rechercher, avec l’aide de la Croix-Rouge.
Mercredi, le président américain Donald Trump a oscillé entre menacer le Hamas et reconnaître ses efforts. «Si le Hamas ne respecte pas l’accord, j’envisagerai d’autoriser l’armée israélienne à poursuivre les combats dès que j’en donnerai le signal […] Si Israël pouvait intervenir et leur mettre une raclée, ils le feraient.» Mais il a aussi affirmé que le Hamas cherchait réellement les otages. «Ils creusent. Ils trouvent beaucoup de corps […] Certains de ces corps sont là depuis longtemps, et certains sont sous les décombres. Ils doivent déblayer les décombres. Certains sont dans les tunnels.»
Le poste de Rafah encore fermé
Sans aller jusqu’à rompre le cessez-le-feu et reprendre les combats, Israël dispose d’une mesure majeure de rétorsion : la limitation de l’entrée de l’aide humanitaire. Le plan Trump supposait qu’elle soit livrée massivement dès l’arrêt des combats. Mais ce jeudi, les autorités israéliennes n’avaient toujours pas rouvert le poste de Rafah, à la frontière égyptienne. Ce point de passage pourrait rouvrir dimanche, ont-elles indiqué, ajoutant qu’il serait utilisé pour la «circulation des personnes uniquement». Israël a en revanche renvoyé 30 corps de Palestiniens à Gaza.
L’ONU continue de son côté à réclamer son ouverture immédiate. «Il y a un sentiment d’urgence totale, nos équipes sont prêtes, les marchandises sont prêtes, a affirmé le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, à l’AFP. Nous avons 190 000 tonnes prêtes à entrer à ces frontières, mais nous devons obtenir des détails plus précis sur combien de camions passent et par quel passage frontalier.»