Trêve en vue ? Une délégation du Hamas est arrivée ce samedi 4 mai au Caire pour d’ultimes pourparlers à propos d’un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. La délégation du mouvement islamiste palestinien, menée par Khalil al-Hayya, numéro deux de la branche politique à Gaza, est arrivée en Egypte, a déclaré un responsable du Hamas, ajoutant qu’un premier round de négociations devait débuter en début d’après-midi avec «la présence des délégations du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis», les pays médiateurs. Plus tôt, le site Axios avait fait état de la présence au Caire du chef de la CIA, William Burns.
Citant une «source de haut rang», Al-Qahera News, un média égyptien proche des renseignements, a indiqué que les médiateurs égyptiens étaient «parvenus à une formule consensuelle sur la plupart des points de désaccord». Le responsable du Hamas a affirmé que plusieurs points devaient encore être réglés.
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De son côté, un haut responsable israélien a déclaré ce samedi dans l’après-midi que l’Etat hébreu n’enverra une délégation au Caire que dans le cas d’«avancée positive» sur le «cadre» d’un possible échange d’otages contre des prisonniers palestiniens. «Pour faire simple, ce qui est discuté, c’est un terrain d’entente sur le cadre d’un possible accord d’échange d’otages» retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël, mais «il faut s’attendre à des longues et difficiles négociations avant un véritable accord», a expliqué à l’AFP un haut responsable israélien. «Si nous envoyons une délégation au Caire, ce sera le signe d’une avancée positive autour de ce cadre», a-t-il ajouté.
Dans la soirée, un haut responsable de l’Etat hébreu a fait état des blocages des discussions auprès de l’AFP : «Les informations selon lesquelles Israël a accepté de mettre fin à la guerre, dans le cadre d’un accord sur un échange de prisonniers ou qu’Israël autorisera la médiation à garantir que la guerre va s’arrêter sont inexactes. Jusqu’ici, le Hamas n’a pas abandonné sa demande d’une fin de la guerre et entrave ce faisant la possibilité de parvenir à un accord».
Le Hamas «positif» mais sur ses positions
Dans un communiqué publié vendredi soir sur son site, le mouvement islamiste palestinien avait dit se rendre en Egypte dans de bonnes dispositions. «Nous insistons sur l’esprit positif dans lequel la direction du Hamas a traité la proposition de cessez-le-feu récemment reçue et nous nous rendons au Caire dans le même esprit, pour parvenir à un accord», est-il écrit.
Le mouvement réitère ses demandes : «parvenir à un accord qui satisfasse les demandes de notre peuple d’un arrêt complet de l’agression [israélienne], le retrait des forces d’occupation [israéliennes], le retour des déplacés, l’aide et la reconstruction, et un arrangement sérieux d’échange» de prisonniers israéliens contre des prisonniers palestiniens.
Reportage
Les médiateurs – Egypte, Qatar et Etats-Unis – attendent au Caire la réponse du Hamas à une offre de trêve soumise fin avril, comprenant une pause de 40 jours de l’offensive israélienne et la libération de détenus palestiniens contre la libération d’otages enlevés lors de l’attaque sans précédent du mouvement palestinien le 7 octobre dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre.
Vendredi soir, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, s’est montré prudent. «Nous attendons de voir si, vraiment, ils peuvent accepter de répondre oui au cessez-le-feu et à la libération des otages», a déclaré le chef de la diplomatie américaine. «La réalité, en ce moment, c’est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c’est le Hamas», a-t-il ajouté.
Une semaine de trêve en novembre
L’attaque menée par le Hamas depuis la bande de Gaza le 7 octobre dans le sud d’Israël a entraîné la mort de plus de 1 170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, selon Israël, dont 35 sont considérées comme mortes.
Depuis le 7 octobre, Israël et le Hamas n’ont conclu qu’un seul accord de trêve, fin novembre. Elle avait duré une semaine et permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux, échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël.
Mise à jour : à 20h25, avec l’ajout de la nouvelle déclaration d’un haut responsable israélien.