Près de trois mois après le début du conflit, le gouvernement israélien tente d’esquisser un croquis de ce à quoi pourrait ressembler Gaza à l’issue de la guerre. L’enclave palestinienne, elle, continuait d’être meurtrie ce vendredi 5 janvier par les échanges de tirs entre Tsahal et le Hamas. Au cours d’une allocution très suivie, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a évoqué une «riposte inéluctable» de la part de son mouvement après la mort du numéro 2 du Hamas, Saleh al-Arouri, tué par une frappe attribuée à Israël mardi à Beyrouth, et dont la mort fait craindre un embrasement du Moyen-Orient.
Pour retrouver le résumé du 4 janvier, c’est ici.
Le Hezbollah assure que sa réponse à l’assassinat du numéro 2 du Hamas est «inéluctable». Dans un discours télévisé très attendu, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a dit que la frappe sur son fief de la banlieue sud de Beyrouth qui a causé la mort de Saleh al-Arouri mardi «est grave et ne restera pas sans réponse». Le chef de file du mouvement libanais pro-Iran promet que son mouvement allait «répondre» sur «le champ de bataille». Dans un premier discours au lendemain de la frappe, Hassan Nasrallah avait assuré que l’assassinat «ne resterait pas impuni», sans autre précision.
Reportage
Israël dévoile son plan d’après-guerre à Gaza. La fin des combats n’est pas pour demain mais l’Etat hébreu avance ses pions pour la suite. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a dévoilé dans la soirée du 4 janvier son premier plan de «l’après» à Gaza, selon lequel il n’y aurait «ni Hamas» ni «administration civile israélienne» en place dans le territoire palestinien à l’issue de la guerre. Un plan qu’il a ensuite soumis au cabinet de guerre de Benyamin Nétanyahou, divisé ces dernières semaines sur la marche à suivre dans la guerre contre le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.
Selon ce plan, les opérations dans la bande de Gaza «vont se poursuivre» jusqu’au «retour des otages», au «démantèlement des capacités militaires et de gouvernance du Hamas» et «l’élimination des menaces militaires dans la bande de Gaza», a soutenu Yoav Gallant. Viendrait ensuite la phase du «jour d’après» la guerre, dans laquelle «le Hamas ne contrôlera pas Gaza», d’après ce projet qui n’a pour l’heure pas été adopté par le gouvernement. Plus de détails sur le plan ici.
Lire aussi
Les combats continuent à Gaza… Israël a poursuivi ses bombardements et opérations au sol vendredi, près de trois mois après le début du conflit l’opposant au Hamas palestinien. L’armée israélienne a annoncé «l’élimination d’une cellule terroriste» à Bureij dans le centre de l’enclave palestinienne, et la destruction de sites de lancement de roquettes vers Israël à Khan Younès, la grande ville du sud, épicentre des combats.
…et le long de la frontière israélo-libanaise. Sur le front septentrional, les échanges de tirs se poursuivaient vendredi entre le Hezbollah, allié du Hamas, et l’armée israélienne dans la zone frontalière du sud Liban, comme chaque jour depuis le déclenchement de la guerre. Dans un rapport publié jeudi, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) indique que l’escalade à la frontière israélo-libanaise a déplacé 76 018 personnes, principalement dans les zones frontalières d’Israël, dans le sud du Liban.
Le corps d’un Israélien tué lors de l’attaque du 7 octobre retenu à Gaza. Tamir Adar, 38 ans, était présumé vivant et considéré otage dans le territoire palestinien mais Tsahal a confirmé que cet Israélien avait été tué le jour de l’attaque du Hamas, relate le kibboutz Nir Oz dans un communiqué. «Depuis, son corps est retenu à Gaza», selon le document. Sa grand-mère en faisait également partie, mais elle a été libérée avec une centaine d’autres otages, dont certains en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël lors d’une trêve d’une semaine fin novembre.
Blinken au Moyen-Orient pour prôner une aide accrue à Gaza et éviter l’embrasement. Le chef de la diplomatie américaine est arrivé vendredi en Turquie, première étape de sa quatrième tournée régionale depuis le début du conflit. Blinken s’attend à des discussions difficiles lors de cette nouvelle tournée prévue jusqu’au 10 janvier qui l’amènera, outre en Israël en début de semaine prochaine, dans cinq pays arabes – Jordanie, Qatar, Emirats, Arabie Saoudite et Egypte – ainsi qu’en Cisjordanie, siège de l’Autorité palestinienne, détaille son porte-parole Matthew Miller. Le secrétaire d’Etat américain discutera des «mesures immédiates visant à accroître considérablement l’aide humanitaire à Gaza», où la situation humanitaire est décrite par l’ONU et les ONG comme «catastrophique».
Pour aller plus loin
Annalena Baerbock elle aussi attendue dans la région. La ministre allemande des Affaires étrangères va elle aussi entamer à partir de dimanche son quatrième déplacement au Proche-Orient depuis le début du conflit. Lors de sa visite qui commencera en Israël, Annalena Baerbock doit rencontrer son nouvel homologue Israël Katz et le président Isaac Herzog, a précisé vendredi le porte-parole, Sebastian Fischer. Elle doit ensuite mener des discussions avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ainsi qu’avec son homologue palestinien, Riyad al-Maliki. Annalena Baerbock se rendra ensuite en Egypte où elle rencontrera le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Shoukry, puis au Liban. Sebastian Fischer n’a pas précisé qui elle doit rencontrer dans ce pays.
Au cœur des discussions : «La situation humanitaire dramatique à Gaza», la situation en Cisjordanie, la situation «extrêmement volatile à la frontière entre le Liban et Israël», ainsi que «les efforts pour libérer les otages enlevés par le Hamas», a indiqué Sebastian Fischer. Annalena Baerbock a rappelé ce vendredi sa position sur le conflit : «Il ne doit y avoir aucune occupation de la bande de Gaza, aucune expulsion et aucune réduction de la taille du territoire.»