La parole d’António Guterres n’est pas si fréquente. Et à ce titre, dans le moment de bascule que traverse ces jours-ci Gaza, pilonnée et affamée par l’armée israélienne, elle était particulièrement attendue. Ce vendredi 23 mai, depuis New York, le secrétaire général de l’ONU a dressé le sombre tableau d’une enclave palestinienne ravagée par plus de dix-neuf mois de guerre, déclenchée par l’attaque terroriste du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023.
Dans les heures précédant cette prise de parole, une rumeur – un espoir, pour certains – s’était répandue parmi les humanitaires, seuls civils autorisés à entrer dans Gaza, devenus autant d’acteurs que de témoins de la tragédie gazaouie. Et si, pour la première fois, Antonio Guterres évoquait un risque de «génocide», comme l’avait fait, dix jours plus tôt,