Une grande première pour beaucoup. Dimanche soir, les Israéliens ont pu voir et écouter des témoignages de Gazaouis en plein milieu de la guerre. Ohad Hemo, correspondant arabophone aux affaires palestiniennes de la 12, première chaîne d’informations du pays, a été autorisé par l’armée israélienne à aller parler avec des civils sortant du camp de réfugiés de Jabaliya, au nord de la bande de la Gaza où les frappes et les opérations israéliennes restent intenses.
Au début du reportage de vingt minutes, il exulte dans le commentaire qui suit une introduction rythmée par une musique de film d’action. Il tient bien à préciser qu’il est le seul reporter «israélien ou étranger» à avoir eu cet accès. Il balaie ainsi du revers de la main treize mois de travail titanesque des journalistes palestiniens, dont 129 au moins ont été tués par l’armée israélienne. «Certains travaillent pour le Hamas», précise-t-il, remettant d’office leur couverture au rang de la propagande. Contacté par Libération, Ohad Hemo n’a pas souhaité répondre à nos questions.
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Le journaliste est positionné à la sortie du camp, un champ de ruines, avec des soldats qui contrôlent un barrage. En face de lui, des milliers de Palestiniens attendent de passer pour quitter «le plus grand camp de réfugiés de la bande, et un bastion du Hamas», explique Hemo. Jabaliya est depuis plusieurs semaines le théâtre de violents combats, et d’un siège inhumain.
«Vous les Israéliens, vous êtes une bénédiction»
Ses entretiens se font derrière le barrage. Un con