Rien ne semblerait pouvoir troubler le calme du joli parc du centre-ville de Sdérot. Les perruches jacassent comme si elles étaient seules au monde, pendant que les merles cherchent des vers dans l’herbe tendre. Mais vers l’ouest – vers Gaza, dont la bordure se trouve à moins de cinq kilomètres – s’élève soudain une flèche nuageuse : la traînée blanche d’une roquette. La petite ville israélienne, la plus proche de l’enclave assiégée par Israël depuis 2007, se barricade. Quelque 2 000 de ses 33 000 habitants sont partis. Les autres restent chez eux, tout en fêtant Ticha Beav, cérémonie où les fidèles observent le jeûne en souvenir, entre autres malheurs, des destructions du premier et du second temple juif de Jérusalem, survenues, selon la tradition, le même jour.
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Adi Yifrah et Tvir Amar, la trentaine, attendent dans leur appartement la fin de la confrontation, commencée vendredi après-midi quand les forces israéliennes ont éliminé l’un des chefs du Jihad islamique à Gaza, Tayssir al-Jabari. En réponse, la faction palestinienne, proche de l’Iran, a envoyé ses roquettes sur l’Etat hébreu. Immédiatement, le couple s’est installé dans l’abri prévu dans le logement dans lequel ils ont emménagé il y a deux mois. La nuit, ils y dorment, en compagnie de leurs deux enfants. Le jour, ils attendent dans leur pièce à vivre à peine aménagée, et voient les roquettes passer la plupart du temps au-dessus de leur tête.
«Il y avait même une blague, à l’époque»
«On est habitués à ces bombardements ici. Mais ce qui a changé depuis de