Menu
Libération
Coup de tonnerre

Gaza vidée de ses habitants palestiniens ? La droite israélienne se pince pour y croire

Article réservé aux abonnés
Guerre au Proche-Orientdossier
Les annonces de Donald Trump sont trop choquantes pour être réellement prises au sérieux en Israël. Mais elles ravissent l’extrême droite et contribuent à pousser encore un peu plus les lignes du débat public.
Le suprémaciste juif Itamar Ben-Gvir, ici à Jérusalem le 16 janvier, a salué l’idée de Trump de sortir deux millions de Gazaouis de leur territoire. (Oren Ben Hakoon/Reuters)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 5 février 2025 à 12h52

Sans surprise, c’est l’extrême droite israélienne qui a été la première à applaudir Donald Trump. Paraphrasant la dernière réplique du film Casablanca, en anglais alors qu’il ne le parle pas, le suprémaciste juif Itamar Ben-Gvir a salué l’idée de sortir 2 millions de Gazaouis de leur territoire. «Je pense que c’est le début d’une très belle amitié», a-t-il immédiatement posté. «We will make the world great again», a complété son camarade de colonie Bezalel Smotrich, l’encore ministre des Finances qui menace de quitter le gouvernement si la guerre contre le Hamas ne reprend pas. A ses yeux, cette proposition de déporter les Palestiniens, «c’est la seule réponse juste au 7 Octobre».

Si les déclarations de Trump sont choquantes, l’idée, elle, n’est pas nouvelle. Elle avait même fait surface quelques semaines après l’attaque d’octobre 2023 dans une tribune de deux députés, le centriste Ram Ben Barak et l’actuel ambassadeur aux Nations unies, Danny Danon. De manière plus ou moins officielle, l’Etat hébreu avait déjà formulé le même genre de plan à au moins trois reprises par le passé. Le coup de tonnerre de Washington arrive en pleine métamorphose du débat public israélien : il y a encore quelques semaines, la bienséance interdis