Ancien ambassadeur de France en Israël, aux Nations unies et aux Etats-Unis, Gérard Araud analyse les enjeux de la visite d’Emmanuel Macron dans le pays ce mardi 24 octobre, le contexte politique français dans lequel elle intervient, ainsi que l’infime chance qu’un nouveau processus de paix puisse émerger de la guerre actuelle.
De nombreux dirigeants étrangers ont précédé Emmanuel Macron en Israël, où le président français se rend plus de deux semaines après l’attaque du Hamas…
Il faut bien le dire, cette visite est un passage obligé aujourd’hui. Ce serait étrange que le président français ne se rende pas à Tel-Aviv et à Jérusalem, puisque tous ses collègues européens, dont l’Allemand, le Britannique, l’Italien, l’ont fait, ainsi que le président américain Joe Biden. Ne pas y aller aurait été vu comme un geste politique par rapport à toutes ces visites.
Pourquoi n’y est-il pas allé avant à votre avis ?
C’est évidemment une visite un peu casse-cou parce que le Président va être obligé de réaffirmer la solidarité de la France avec Israël après les atrocités subies. Il l’a déjà fait. S’il était allé en Israël trois jours après le 7 octobre, il aurait pu s’en tenir là. Le problème, c’est qu’avec les opérations sur Gaza, il sera aussi obligé d’avoir un discours sur le respect du droit international, humanitaire, etc