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Témoignage

Gil, cousin de Carmel Gat, otage à Gaza : «Nous croyons à la vie»

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Gaza, l'engrenagedossier
Gil Dickmann, dont la cousine Carmel Gat est retenue à Gaza depuis 183 jours, est une figure du Forum des familles d’otages. Il retire une dose d’optimisme des conversations tenues depuis six mois avec ses concitoyens.
Gil Dickmann (au centre), pendant une manifestation pour la libération des otages, le 16 mars. (Alexi J. Rosenfeld/Getty Images via AFP)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 5 avril 2024 à 22h18

La «place des otages» à Tel-Aviv s’est peu à peu imposée comme un lieu de pèlerinage. A l’entrée de la reproduction anxiogène d’un tunnel, une jeune femme essuie une larme dans les bras de son compagnon. Derrière eux, une scène accueille des musiciens devant un parterre de chaises en plastique. Au milieu, sous une grande tente tapissée des portraits des 241 otages enlevées le 7 octobre par le Hamas et d’autres groupes terroristes, Gil Dickmann, 31 ans, parle doucement dans un microphone relié à une petite enceinte. Autour de lui, une centaine de jeunes filles, concentrées, l’écoutent raconter son histoire. Elles viennent d’une école de Kédoumim, une des plus importantes colonies sionistes religieuses de Cisjordanie.

«Je suis né à New York, j’ai déménagé à Tel-Aviv quand j’avais 6 ans, mais ma mère est du kibboutz de Be’eri. Mon oncle Eshel et sa femme y habitaient encore, ainsi que leurs trois enfants, Alon, Or et Carmel. J’étais très proche de ma tante Kinneret, une femme très douce. Elle a été enlevée, puis tuée le 7 octobre, mais mon oncle a survécu en se cachant dans la salle de bains. Par la fen