La «place des otages» à Tel-Aviv s’est peu à peu imposée comme un lieu de pèlerinage. A l’entrée de la reproduction anxiogène d’un tunnel, une jeune femme essuie une larme dans les bras de son compagnon. Derrière eux, une scène accueille des musiciens devant un parterre de chaises en plastique. Au milieu, sous une grande tente tapissée des portraits des 241 otages enlevées le 7 octobre par le Hamas et d’autres groupes terroristes, Gil Dickmann, 31 ans, parle doucement dans un microphone relié à une petite enceinte. Autour de lui, une centaine de jeunes filles, concentrées, l’écoutent raconter son histoire. Elles viennent d’une école de Kédoumim, une des plus importantes colonies sionistes religieuses de Cisjordanie.
«Je suis né à New York, j’ai déménagé à Tel-Aviv quand j’avais 6 ans, mais ma mère est du kibboutz de Be’eri. Mon oncle Eshel et sa femme y habitaient encore, ainsi que leurs trois enfants, Alon, Or et Carmel. J’étais très proche de ma tante Kinneret, une femme très douce. Elle a été enlevée, puis tuée le 7 octobre, mais mon oncle a survécu en se cachant dans la salle de bains. Par la fen