De son séjour à Rafah, Jean-Pierre Delomier, directeur adjoint de Handicap International, en est revenu marqué. «Abasourdi» et «effaré», dit-il. Ce mercredi 6 mars, dans les bureaux de l’ONG à Paris, sa voix grave s’emporte parfois quand il raconte la vie des quelque 1,4 million de Palestiniens qui sont arrivés ces derniers mois dans cette ville du sud de Gaza qui ne comptait avant l’offensive israélienne que 260 000 habitants : «La situation suscite l’effroi, je n’ai jamais vu ça de ma vie. On a des centaines de milliers de personnes qui se retrouvent prisonnières, prises au piège dans un endroit dont elles ne peuvent pas sortir, comme dans une souricière. Il y a la guerre d’un côté, une frontière de l’autre, et elles au milieu qui sont confrontées à une pénurie de tout.»
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Avec deux collègues, l’homme à l’imposante barbe grise et blanche a passé huit jours sur place, du 21 au 29 février. Sa visite visait à s’entretenir avec les 26 personnes qui travaillent pour Handicap International à Gaza et les quelques centaines d’autres avec lesquels l’ONG collabore pour mieux comprendre la situation, saisir les enjeux et les besoins. Créée en 1982 et présente dans l’enclave palestinienne depuis 1996, Handicap International milite de longue date contre l’utilisation