La dynamique s’accélère. Après la réponse vendredi du mouvement islamiste palestinien qui s’est dit prêt à entamer des négociations «immédiates en vue de la fin de la guerre», des pourparlers indirects entre le Hamas et Israël vont commencer lundi 6 octobre en Egypte. Selon le président américain Donald Trump, le Hamas s’est dit «prêt à une paix durable».
Une source du Hamas a confirmé au média saoudien Asharq al-Awsat que l’organisation souhaitait parvenir à un accord. Les négociations doivent porter sur la première phase du plan Trump, à savoir les conditions de libération des otages retenus à Gaza, vivants et morts, en échange de prisonniers palestiniens et l’application d’un cessez-le-feu. Selon plusieurs sources relayées par les médias au Moyen-Orient, les otages seraient libérés progressivement au cours de plusieurs jours, selon un accord prédéterminé basé sur les conditions militaires et sécuritaires sur le terrain. Les otages – une vingtaine seulement seraient encore vivants – ne sont pas retenus au même endroit. Samedi, le Premier ministre israélien a annoncé espérer obtenir la libération des otages «dans les prochains jours».
Le même jour, le président américain Donald Trump a prévenu le Hamas qu’il ne «tolérerait aucun retard» dans l’application de son plan qui prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les soixante-douze heures des otages, le retrait par étapes de l’armée israélienne de Gaza et le désarmement du mouvement islamiste.
Libération fait le point sur cette journée cruciale.
Où se tiennent les négociations ?
La réunion du jour doit se dérouler en Egypte, dans un immeuble au Caire. Depuis deux ans, le pays dirigé par Abdel-Fattah al-Sissi fait partie des médiateurs qui tentent d’obtenir une fin du conflit opposant Israël au Hamas. Selon un rapport publié par le média saoudien Asharq al-Awsat, qui cite une source proche des négociations, les délégations israéliennes et du Hamas sont attendues ce dimanche après-midi dans la capitale égyptienne.
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Qui participe aux pourparlers ?
La grande surprise de ce nouveau round de négociations est la présence côté Hamas de Khalil al-Hayya, haut responsable du mouvement, qui prend la tête de la délégation côté palestinien. L’homme avait été visé par une frappe de précision de Tsahal le 9 septembre lors d’une réunion du mouvement islamiste qui se tenait au Qatar à Doha. S’il a survécu, le raid israélien a tué six personnes, selon le Hamas, dont le fils de Khalil al-Hayya. Selon CNN, la délégation du Hamas est arrivée samedi soir au Caire. La capitale égyptienne doit également accueillir en parallèle un «dialogue intrapalestinien», soit une conférence qui devrait permettre aux différentes factions palestiniennes d’évoquer l’avenir de Gaza.
Benyamin Nétanyahou a fait savoir qu’il envoyait des négociateurs en Egypte «afin de finaliser les détails techniques» du plan de paix et pour discuter «des conditions sur le terrain et des détails de l’échange de tous les détenus israéliens et prisonniers palestiniens». Pour la première fois, un ministre du gouvernement israélien devrait participer à la réunion. Il s’agit de Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques. Cet homme de confiance du Premier ministre israélien dirigera une équipe de responsables militaires et sécuritaires.
«Notre objectif est de limiter les négociations à quelques jours seulement», a martelé Benyamin Nétanyahou, tout en précisant le rôle de Dermer. Ce dernier aura pour mission de mener la délégation également composée de Gal Hirsch, coordinateur israélien pour les captifs et les disparus, du major général Nitzan Alon, chef de l’unité des otages de l’armée, de représentants de l’agence des renseignements intérieurs israéliens Shin Bet et du Mossad, les renseignements extérieurs.
Côté américain, deux émissaires, qui ont joué un rôle clé dans l’élaboration du plan Trump, ont été spécialement dépêchés sur place par le président Trump. A savoir son gendre Jared Kushner et son principal négociateur pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.
Comment vont se dérouler les négociations ?
Selon plusieurs sources proches du dossier et une source proche du Hamas citée par l’AFP, ces pourparlers indirects vont se tenir dans un hôtel de la capitale égyptienne. Toutefois, les représentants du Hamas et d’Israël ne seront pas installés au même étage de l’immeuble et n’auront aucun dialogue direct. Les échanges seront transmis entre la délégation israélienne et celle du Hamas par l’intermédiaire de médiateurs égyptiens et qataris. Selon plusieurs observateurs, les pourparlers pourraient se dérouler jusqu’à lundi compris.