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Guerre à Gaza : le Hamas juge la résolution du Conseil de sécurité «insuffisante», les frappes se poursuivent, des dizaines de civils et cinq soldats de Tsahal tués... Ce qu’il faut retenir du 23 décembre

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Les informations importantes de ce samedi 23 décembre à propos du conflit au Proche-Orient.
Après un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, vendredi. (Mohammed Abed/AFP)
publié le 23 décembre 2023 à 10h25
(mis à jour le 23 décembre 2023 à 19h34)

Les frappes israéliennes et combats au sol continuent ce samedi 23 décembre dans la bande de Gaza, où la population palestinienne en souffrance espère un accroissement de l’aide humanitaire après l’adoption d’une résolution en ce sens par le Conseil de sécurité de l’ONU. Après cinq jours de négociations laborieuses pour éviter un veto des Etats-Unis, le Conseil a finalement adopté vendredi un texte réclamant l’acheminement «immédiat» et «à grande échelle» de l’aide humanitaire à Gaza. La résolution se garde toutefois d’appeler à un «cessez-le-feu», condition inacceptable pour Israël et son allié américain. Elle demande de «créer les conditions d’une cessation durable des hostilités».

Le Hamas estime la résolution du Conseil de sécurité insuffisante. Les réactions se sont multipliées après le vote du Conseil de sécurité de l’ONU. «La décision du Conseil de sécurité souligne la nécessité de veiller à ce que les Nations unies soient plus efficaces dans le transfert de l’aide humanitaire et de s’assurer que l’aide arrive à destination et ne se retrouve pas entre les mains des terroristes du Hamas», a réagi le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, sur X. Avant ce vote, Israël, qui contrôle les camions entrant à Gaza, faisait déjà un procès en incompétence aux agences onusiennes chargées de la distribution de l’aide.

Côté palestinien, l’ambassadeur à l’ONU Riyad Mansour a salué «un pas dans la bonne direction», tout en insistant sur la nécessité d’un «cessez-le-feu immédiat». Mais le Hamas, classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël, a jugé la résolution «insuffisante» et estimé qu’elle ne «répond (ait) pas à la situation catastrophique créée par la machine de guerre sioniste (israélienne, ndlr)».

L’ONU et l’OMS tirent toujours la sonnette d’alarme humanitaire. Malgré la nouvelle résolution adoptée par le Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a fustigé les «obstacles massifs» à la distribution d’aide créés par la manière dont Israël mène son «offensive». Il a rappelé que «136» employés des Nations unies «ont été tués en 75 jours», «du jamais vu» selon lui. Seul un cessez-le-feu peut «commencer à répondre aux besoins désespérés de la population de Gaza» et permettre de distribuer l’aide nécessaire, a-t-il ajouté.

«L’exigence la plus pressante pour la population de Gaza est un cessez-le-feu immédiat», a renchéri sur X le patron de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en rappelant que «la faim, la famine et la propagation de maladies», menacent largement l’enclave palestinienne. Dans les prochaines semaines, «10 000 enfants de moins de cinq ans souffriront de la forme de malnutrition la plus mortelle», a insisté l’Unicef dans un communiqué.

Encore des frappes mortelles dans la bande de Gaza. Ce samedi matin, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé qu’une frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Nuseirat avait fait au moins 18 morts dans la nuit. L’armée israélienne «poursuit ses tirs d’artillerie lourde» sur la ville de Gaza et sur Jabaliya dans le nord de l’enclave, ainsi qu’à Deir el-Balah dans le centre du territoire, ajoute le communiqué. Les frappes continuent également près de Rafah et de Khan Younès dans le Sud.

Les opérations militaires israéliennes menées en représailles ont fait 20 057 morts, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, et plus de 50 000 blessés, selon le dernier bilan du gouvernement du Hamas, des chiffres invérifiables de source indépendante. L’attaque menée par le mouvement islamiste le 7 octobre a coûté la vie à 1 140 Israéliens.

200 civils tués ces dernières 24 heures, d’après le Hamas. Plus de 200 Palestiniens ont été tués ces dernières 24 heures dans les bombardements incessants et les opérations au sol israéliens dans la bande de Gaza, a annoncé le Hamas ce samedi. Il a également fait état de la découverte de dizaines de corps de Palestiniens tués, dont certains « exécutés » en pleine rue lors d’une opération terrestre de l’armée israélienne dans la région de Jabaliya, au nord de Gaza. Sollicitée par l’AFP, l’armée n’a pas spécifiquement répondu aux accusations d’exécutions mais a assuré que ses frappes « contre des cibles militaires se conforment aux dispositions du droit international ».

Cinq soldats de Tsahal tués depuis vendredi. L’armée israélienne a annoncé ce samedi que cinq de ses soldats avaient été tués depuis vendredi en combattant dans la bande de Gaza. Quatre militaires ont été tués vendredi dans le sud de la bande de Gaza et un cinquième samedi dans le nord du territoire palestinien, a précisé l’armée dans un communiqué. Ces morts portent à 144 le nombre de soldats israéliens tués depuis le début de l’offensive terrestre de l’armée israélienne dans la bande de Gaza le 27 octobre.

Mort d’un otage israélo-américain. Vendredi, le kibboutz de Nir Oz et l’armée israélienne ont annoncé qu’un otage israélo-américain de 73 ans était mort lors de son enlèvement le 7 octobre. Sa dépouille se trouve toujours dans la bande de Gaza. Le président américain Joe Biden a dit avoir «le cœur brisé par la nouvelle» et a indiqué «prier» pour que la femme de cet homme, également otage, soit en bonne santé. «Nous ne cesserons pas d’œuvrer à les ramener à la maison», a-t-il promis dans un communiqué.