Emmanuel Macron, Keir Starmer et Mark Carney ont prévenu lundi qu’ils ne resteraient «pas les bras croisés» face aux «actions scandaleuses» du gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou à Gaza, menaçant de «mesures concrètes» si ce dernier n’ordonne pas la fin de l’offensive militaire de Tsahal et ne débloque pas l’aide humanitaire.
«Nous sommes déterminés à reconnaître un Etat palestinien en tant que contribution à la réalisation d’une solution à deux Etats et nous sommes prêts à travailler avec d’autres à cette fin», affirment par ailleurs le président français et les Premiers ministres britannique et canadien dans une déclaration conjointe, en référence notamment à la conférence prévue en juin aux Nations unies «pour dégager un consensus international autour de cet objectif».
«Intolérable»
«Nous nous opposons fermement à l’extension des opérations militaires israéliennes à Gaza», assurent les dirigeants, selon lesquels le «niveau de souffrance humaine» est «intolérable» dans l’enclave palestinienne. Ils jugent «tout à fait insuffisante» l’annonce de l’accès octroyé à «une quantité minimale de nourriture» et demandent «au gouvernement israélien d’arrêter ses opérations militaires à Gaza et d’autoriser immédiatement l’entrée de l’aide humanitaire».
Les trois chefs d’Etat et de gouvernement de la France, du Canada et du Royaume-Uni condamnent au passage «le langage odieux utilisé récemment par des membres du gouvernement israélien et la menace agitée d’un déplacement forcé des civils confrontés à la destruction désespérante de Gaza».
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La «conquête» de Gaza à l’ordre du jour de l’armée israélienne
Plus tôt ce lundi, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, a déclaré qu’Israël allait «prendre le contrôle de toute» la bande de Gaza, où l’armée a intensifié son offensive terrestre depuis la veille. «Les combats sont intenses et nous progressons», a-t-il encore affirmé.
L’Etat hébreu a repris le 18 mars ses opérations militaires à Gaza avec l’opération «Chariots de Gédéon», rompant une trêve de deux mois. L’armée a dévoilé début mai un plan prévoyant la «conquête» de Gaza et le déplacement de la plupart de ses 2,4 millions d‘habitants vers l’extrême sud du territoire. Dimanche, Tsahal a affirmé avoir attaqué «plus de 160 cibles terroristes» à travers tout le territoire, dont «des postes de lancement de missiles antichars» et des «infrastructures souterraines».
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Par ailleurs, face à la crise humanitaire qui se joue à Gaza, les diplomaties de 22 pays, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon et l’Australie, ont exigé aujourd’hui de la part d’Israël une «reprise complète de l’aide à Gaza, immédiatement», demandant qu’elle soit organisée par les Nations unies et les ONG.
L’ONU et les organisations humanitaires «ne peuvent pas soutenir» le nouveau modèle pour la livraison de l’aide à Gaza décidé par le gouvernement israélien, ont ainsi écrit ces pays dans une déclaration commune transmise par le ministère des affaires étrangères allemand.