Un très lourd bilan. Au moins 1 760 Palestiniens ont été tués depuis fin mai dans la bande de Gaza en cherchant de l’aide humanitaire, a affirmé ce vendredi 15 août le Bureau des droits de l’homme de l’ONU pour l’enclave palestinienne. Entre le 27 mai et le 13 août, ce Bureau a enregistré «994 [Palestiniens tués] à proximité des sites de la Fondation Humanitaire de Gaza (GHF, soutenue par les Etats-Unis et Israël) et 766 le long des itinéraires des convois d’approvisionnement», précise un communiqué.

«La majorité de ces meurtres ont été commis par l’armée israélienne», estime l’agence onusienne, qui souligne être «consciente de la présence d’autres éléments armés dans les mêmes zones», mais dit «ne pas disposer d’informations indiquant leur implication dans ces meurtres».

Selon un porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, 23 personnes ont d’ailleurs été tuées ce vendredi par des frappes israéliennes dans le territoire palestinien, dont 12 qui attendaient une aide humanitaire.

Un peu plus tôt, le 13 août, «des frappes aériennes israéliennes dans les zones d’As Saftawi et d’Al Karameh dans le nord de Gaza auraient tué au moins 12 Palestiniens et blessé au moins 18 autres», détaille le Bureau onusien. Quelques heures plus tard, «une autre frappe aérienne israélienne sur un troisième groupe de personnel de sécurité apparent dans la zone d’At Twam, également dans le nord de Gaza, aurait tué six Palestiniens». «Ces attaques font partie d’un schéma récurrent, suggérant un ciblage délibéré par l’armée israélienne de ceux considérés comme des civils impliqués dans la sécurisation» de l’aide.

Ce nouveau bilan représente un bond de plusieurs centaines de victimes en deux semaines par rapport au dernier bilan donné le 1er août par le Bureau de l’ONU, et qui faisait état d’au moins 1 373 Palestiniens tués dans les mêmes circonstances. Depuis début août, ce Bureau onusien dit avoir «enregistré 11 incidents impliquant des attaques contre des Palestiniens gardant des convois dans le nord de Gaza et le centre de Gaza».

Cette même source affirme avoir comptabilisé depuis le 7 octobre 2023 «des dizaines d’incidents» de ce genre dans lesquels «l’armée israélienne a ciblé illégalement des officiers de police civile ne participant pas aux hostilités, contribuant à l’effondrement des forces de l’ordre, menant directement à des troubles autour des convois de ravitaillement».