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Interview

Guerre à Gaza : «Vouloir administrer directement deux millions de Palestiniens est une grave erreur»

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L’officier de réserve israélien Hamada Ganem estime que la nouvelle phase d’opérations militaires annoncée par Benyamin Nétanyahou est «déconnectée de la réalité et impose des charges excessives à l’armée».
Aux funérailles de Palestiniens tués lors d’une attaque israélienne, à Gaza City, le 25 juillet. (Mahmoud Issa/Reuters)
par Eleonore Weil, Intérim à Tel Aviv
publié le 8 août 2025 à 18h36

Le cabinet de guerre israélien a donné son feu vert, dans la nuit du jeudi 7 août, au plan de Benyamin Nétanyahou pour élargir les opérations militaires dans la bande de Gaza, malgré les réticences de son état-major. Il prévoit notamment une prise de contrôle de Gaza City, l’une des dernières zones de l’enclave palestinienne à ne pas encore avoir été investie par Tsahal.

Le plan promet également l’acheminement d’aide humanitaire aux civils hors des zones de combat et affiche cinq objectifs, selon le communiqué du bureau du Premier ministre : «Le désarmement du Hamas ; le retour de tous les otages – vivants et morts ; la démilitarisation de la bande de Gaza ; le contrôle sécuritaire israélien dans la bande de Gaza ; l’établissement d’une administration civile alternative qui ne soit ni le Hamas ni l’Autorité palestinienne.»

Comme Eyal Zamir, le chef d’état-major de l’armée israélienne, Hamada Ghanem, colonel de réserve et ex-commandant de la division nord de Gaza, juge ce plan voué à l’échec. Il y voit un risque mortel pour les otages et le considère inapplicable, tant les troupes israéliennes apparaissent à bout de souffle après vi