Au 77e jour de la guerre entre le Hamas et Israël, le Conseil de sécurité de l’ONU devrait se prononcer ce vendredi 22 décembre sur une résolution pour accroître l’aide humanitaire à Gaza, sur fond d’un texte largement remanié afin d’éviter un nouveau veto américain. De son côté, l’armée israélienne poursuit ses attaques dans l’enclave palestinienne, où le bilan des morts dépasse désormais les 20 000 personnes selon le ministère de la Santé du Hamas, en grande majorité des femmes, des enfants et des moins de 18 ans, d’après les chiffres invérifiables avancés par le ministère de la Santé du Hamas.

Le Conseil de sécurité de l’ONU appelle à une aide humanitaire, sans appeler à un cessez-le-feu. A l’issue de négociations acharnées, le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé ce vendredi l’acheminement «à grande échelle» de l’aide humanitaire à Gaza, sans appeler à un cessez-le-feu immédiat dont ne voulaient pas les Américains. La résolution adoptée par 13 voix pour, aucune contre et deux abstentions (Etats-Unis et Russie) «exige de toutes les parties qu’elles autorisent et facilitent l’acheminement immédiat, sûr et sans entrave d’une aide humanitaire à grande échelle» à Gaza et demande de «prendre de toute urgence» des mesures à cet égard et pour «créer les conditions d’une cessation durable des hostilités». Le nouveau texte, fruit de discussions sous la menace d’un nouveau veto américain, ne ressemble en revanche plus à la version proposée dimanche par les Emirats arabes unis.

Le «vrai problème» pour l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza est «la façon dont Israël conduit son offensive», a en revanche accusé le secrétaire général de l’ONU António Guterres dans la foulée du vote. Et d’insister : «Un cessez-le-feu humanitaire est le seul moyen pour commencer à répondre aux besoins désespérés de la population de Gaza et mettre fin au cauchemar qu’elle vit.» «Cette résolution est un pas dans la bonne direction, elle doit être appliquée et accompagnée par une pression massive pour un cessez-le-feu immédiat. Je répète, un cessez-le-feu immédiat», a insisté de son côté Riyad Mansour devant le Conseil, l’ambassadeur palestinien à l’ONU.

Des frappes meurtrières à Gaza. Plus de 410 Palestiniens sont morts ces dernières 48 heures dans l’enclave palestinienne, où l’armée israélienne poursuit ses bombardements, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas. Parmi les victimes, 16 personnes ont perdu la vie ce vendredi dans un bombardement qui a touché leur maison à Jabalia (dans le nord), et 5 ont péri dans une frappe contre une voiture à Rafah (dans le sud).

Israël demande l’évacuation du camp de Bureij. L’armée israélienne a ordonné ce vendredi l’évacuation du camp de réfugiés de Bureij (centre de la bande de Gaza), ainsi que des quartiers alentour. «Pour votre sécurité, vous devez vous rendre immédiatement à Deir el-Balah», plus au sud, a déclaré Tsahal à l’égard des habitants sur place. Devant la multiplication des ordres d’évacuation et des opérations militaires, «la seule conclusion logique est que l’opération militaire israélienne à Gaza vise à expulser en masse la majorité de la population civile», a réagi dans un communiqué la rapporteuse spéciale de l’ONU pour les déplacés, Paula Gaviria Betancur, une experte indépendante qui ne s’exprime pas au nom de l’organisation.

Les habitants de Gaza menacés de famine, alerte l’ONU. Environ la moitié de la population devrait se trouver dans la phase «d’urgence» – qui comprend une malnutrition aiguë très élevée et une surmortalité – d’ici le 7 février, selon un rapport du système de surveillance de la faim des Nations unies publié jeudi. «Nous avertissons depuis des semaines qu’avec de telles privations et destructions, chaque jour qui passe ne fera qu’apporter plus de faim, de maladie et de désespoir à la population de Gaza», a prévenu sur X (anciennement Twitter) le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, ajoutant que «la guerre doit cesser».

Mort de deux soldats israéliens. Tsahal a annoncé ce vendredi la mort de deux soldats lors de combats dans la bande de Gaza, portant à 139 le nombre de militaires israéliens tués depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre.

Le Liban souhaite éloigner le Hezbollah de la frontière israélienne. Le Liban est prêt à appliquer une résolution des Nations unies qui éloignerait le Hezbollah de la frontière avec Israël, mais à condition que ce voisin arrête ses attaques et se retire de secteurs revendiqués par Beyrouth, a affirmé ce vendredi le Premier ministre libanais, Najib Mikati. Dimanche, le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, avait affirmé qu’il fallait «obliger» le mouvement pro-iranien à se retirer, soit par la voie diplomatique, soit «par la force». Depuis le début de la guerre, le Hezbollah a multiplié les tirs depuis le sud du Liban pour soutenir son allié palestinien, ce à quoi l’armée israélienne a riposté par des bombardements.