Impossible d’échapper à Beyrouth aux écrans flanqués du bandeau «le Liban sous attaque». Cafés, magasins, bureaux, hôtels ou maisons sont tous branchés sur l’une des nombreuses chaînes d’information en continu qui diffusent en direct les reportages de leurs correspondants dans les différentes zones enflammées du pays. Collés devant leur télévision depuis bientôt deux mois, les Libanais suivent les nouvelles du terrain, toujours commentées en plateau par des experts militaires et des analystes politiques, sans jamais satisfaire leur curiosité ni calmer leurs angoisses.
«Plus je regarde et j’écoute et moins je vois d’issue», reconnaît Nada (1), installée devant son poste de télévision dans son appartement joliment meublé et décoré du quartier huppé d’Achrafieh. Retraitée vivant seule, l’ancienne cadre de banque reste là «du lever au coucher», comme elle dit, et ne sort «que pour l’indispensable» depuis le début de la guerre. Zappant d’une chaîne d’information à une autre, elle est au fait des moindres détails de chaque frappe israélienne sur Beyrouth ou ailleurs, et de chaque évolution de position politique libanaise ou internationale.
Méfiance généralisée
«Finalement, si l’on observe les premiers résultats, Israël a réussi en quelques semaines à réaliser les vœux d