Une «profonde douleur», de la «rage» et, chez beaucoup, un désir de «vengeance», au risque d’alimenter le «cercle vicieux que nous connaissons depuis des décennies» : l’universitaire israélien Uriel Abulof, dont les recherches portent notamment sur les politiques de la peur et de l’espoir, analyse la réaction de la société israélienne depuis l’attaque du Hamas. Très critique à l’égard du Premier ministre Benyamin Nétanyahou, ce spécialiste du conflit israélo-palestinien, professeur à l’université de Tel-Aviv et à l’université américaine de Cornell, porte un regard sans concession sur les «radicaux» au pouvoir dans chaque camp. Et plaide, sans trop y croire, pour le retour du «courage» politique et diplomatique nécessaire pour aller de l’avant «vers la paix, ou du moins la coexistence».
CheckNews
Comment décririez-vous le sentiment de choc collectif qui s’est emparé d’Israël après l’attaque du Hamas ?
Il est difficile de généraliser car chacun a réagi de manière très personnelle, mais dans l’ensemble, il y a une profonde douleur, un sentiment de consternation et, dans une certaine mesure encore, de déni. Il reste très difficile de comprendre que tout cela s’est réellement produit. Une grande part de la douleur collective est liée, bien sûr, au deuil des personnes décédées et à l’incertitude liée au sort des nombreux otages. Mais dans notre société profo