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Libération
Reportage

Guerre Hamas-Israël : à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, l’intifada qui ne vient pas

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Guerre au Proche-Orientdossier
Dans la «capitale» de la Cisjordanie, les Palestiniens oscillent entre solidarité avec les souffrances des Gazaouis, admiration pour le Hamas et crainte du chaos. Sous l’œil vigilant des hommes de Mahmoud Abbas.
A Ramallah, le mur de séparation entre la Cisjordanie et Israël affiche le portrait de Yasser Arafat. (William Keo/Magnum Photos pour Libération)
publié le 16 octobre 2023 à 8h17

La bruine automnale, les écolières des écoles de l’Office des Nations unies pour les réfugiés de Palestine en uniformes layette, les mégaphones des vendeurs de fruits et légumes à plein tube, les drapeaux jaunes bien défraîchis du Fatah aux lampadaires… A première vue, business as usual à Ramallah, «capitale» malgré elle de la Cisjordanie et de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Pour percevoir ce qui a changé depuis l’attaque massive du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre, il faut regarder de près. Comme les mines renfrognées, dans ce café à la Starbucks prisé par les huiles sécuritaires, de tous ces hommes en costards cintrés anthracite et chemises immaculées, rivés à leurs téléphones portables où défilent les dernières vidéos de destruction de Gaza, leurs cigarettes leur brûlant les doigts.

«Franchement, ça a été une surprise pour tout le monde ici, que ce soit les jeunes de la rue ou les dirigeants des factions, assure Mohammed Najib, un journaliste proche des milieux sécuritaires palestiniens. Au début, il y a même eu des célébrations, surtout dans les camps de réfugiés. Les gens se sont dit, avec tous ces otages, tous les prisonniers vont revenir. Pui