Il était désespérément attendu par les habitants de Gaza. Un premier convoi d’aide humanitaire, venant d’Egypte, est entré ce samedi 21 octobre dans l’enclave palestinienne. L’aide est sortie d’Egypte à bord de 20 camions, selon l’ONU, via le terminal de Rafah, la seule porte de Gaza qui ne soit pas contrôlée par Israël, après un accord annoncé mercredi par le président américain Joe Biden.
Depuis le sommet international «pour la paix» qui se tient près du Caire, le patron de l’ONU Antonio Guterres a dans la foulée réclamé un «cessez-le-feu humanitaire» pour «mettre fin au cauchemar» : «Les Gazaouis ont besoin de beaucoup plus, un acheminement massif d’aide est nécessaire.» Libération fait le point sur l’acheminement de cette première aide humanitaire.
Que contient le convoi arrivé ce matin ?
Ce samedi, 20 camions ont pu passer vers Gaza pour transporter de quoi venir en aide à la population, dont de l’aide médicale et de la nourriture. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), dont le siège est à Rome, le convoi comprenait «trois camions chargés de 60 tonnes de produits alimentaires d’urgence du PAM». Il s’agit notamment de thon, concentré de tomate et haricots en conserve ainsi que de la farine de blé et des pâtes. «Cette nourriture est désespérément nécessaire car les conditions à l’intérieur du sud de Gaza sont vraiment catastrophiques», a rappelé Cindy McCain, directrice exécutive du PAM, dans un communiqué.
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Le PAM a précisé qu’il disposait de 930 tonnes supplémentaires de produits alimentaires d’urgence à la frontière de Rafah ou à proximité, prêtes à être introduites dans la bande de Gaza dès que l’accès y sera à nouveau autorisé. Ces stocks sont nécessaires «pour reconstituer les réserves du PAM qui s’amenuisent rapidement» à l’intérieur de ce territoire palestinien, en proie à des bombardements incessants de l’armée israélienne.
Qu’en est-il du carburant ?
En revanche, selon les médias égyptiens, l’aide alimentaire et médicale livrée n’inclut pas de carburant, pourtant vital pour faire tourner les générateurs dans le territoire palestinien où s’entassent quelque 2,4 millions d’habitants.
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Un besoin vital pointé par l’ONU également. Le patron de l’humanitaire de l’organisation, Martin Griffiths, espère ainsi que d’autres convois pourront être envoyés à Gaza afin de pallier ces manques : «Je suis confiant que ce chargement sera le début d’un effort durable pour fournir des biens essentiels - notamment de la nourriture, de l’eau, des médicaments et du carburant - aux Gazaouis de façon sécurisée, inconditionnelle et sans obstacle.»
Mais Israël s’oppose jusqu’à présent à ce que du carburant puisse être livré dans la bande de Gaza, mettant en avant le risque qu’il soit accaparé par le Hamas pour des besoins militaires.
D’autres convois sont-ils prévus ?
Alors que le conflit entre dans sa troisième semaine, les responsables humanitaires appellent collectivement à une montée en puissance des livraisons d’aide. Une urgence, face à des conditions «vraiment catastrophiques» à Gaza, selon le Programme alimentaire mondial (PAM) et pour «prévenir les décès évitables et réduire les souffrances évitables», souligne l’Organisation mondiale de la santé.
Mais l’instabilité de la situation ne permet pas de savoir, dans l’immédiat, quand de prochains convois pourront avoir lieu. Plus d’une centaine de camions chargés de tonnes d’aide internationale, dont près d’un millier de tonnes de produits alimentaires d’urgence du PAM, sont massés depuis des jours entre l’Egypte et Gaza.