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Victimes civiles

Guerre Hamas-Israël : ce que l’on sait de la frappe meurtrière sur l’hôpital Al-Ahli Arabi à Gaza

Guerre au Proche-Orientdossier
Ce mardi 17 octobre au soir, une attaque aérienne a touché un hôpital de Gaza, faisant au moins 200 morts, rapporte le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas. L’armée israélienne affirme que l’explosion a été causée par un tir raté de roquette de l’organisation palestinienne Jihad islamique.
Des personnes se rassemblent autour des corps de Palestiniens tués lors des frappes aériennes israéliennes sur l'hôpital arabe Ahli dans le centre de Gaza après leur transport à l'hôpital Al-Shifa, le 17 octobre. (Dawood Nemer /AFP)
publié le 17 octobre 2023 à 21h20
(mis à jour le 17 octobre 2023 à 22h59)

Au moins 200 personnes auraient été tuées ce mardi soir 17 octobre dans une frappe aérienne qui aurait touché l’enceinte d’un hôpital de la ville de Gaza, rapporte le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas au pouvoir dans le territoire palestinien. Dans un communiqué, il fait état de «200 à 300 martyrs», tués dans un bombardement ayant touché l’enceinte de l’hôpital Al-Ahli Arabi, situé dans le centre-ville. «Des centaines de victimes se trouvent dans les décombres», a ajouté le ministère, sans préciser si elles étaient mortes ou blessées. De son côté, l’armée israélienne dément être à l’origine de cette attaque et soutient que c’est l’organisation palestinienne Jihad islamique qui est responsable de ce tir de roquette raté.

Le bureau médias du Hamas a dénoncé «un nouveau crime de guerre de l’occupation» et affirme que «des centaines de patients, de blessés et de déplacés» se trouvaient dans l’établissement. Dans un autre communiqué, le Hamas a appelé «la communauté internationale, les pays arabes et musulmans» à «assumer leurs responsabilités et intervenir immédiatement, pas demain». Le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas s’est empressé de déclarer trois jours de deuil national après le «massacre» et le placement de tous les drapeaux en berne. Il a également incité à manifester mercredi à tous les check-points. Selon le correspondant de Libération, il y aurait déjà une manifestation spontanée à Jénine, ville de Cisjordanie.

Combien y a-t-il de morts ?

Les chiffres sont très fluctuants, et viennent, pour le moment, tous du ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas. Les chiffres sont arrivés très rapidement après l’attaque et le décompte des morts et des blessés est encore en cours. Néanmoins, plusieurs sources affirment qu’«au moins 200» personnes ont été tuées, dont de nombreux enfants.

Un communiqué du ministère de la Santé de Gaza indique «entre 200 et 300 personnes» décédées. «Des centaines de victimes sont encore sous les décombres», ajoute le document. «Au moins 500 personnes ont été tuées et blessées», assure de son côté un responsable du ministère de la Santé de Gaza. Un chef de la défense civile de Gaza, lui, déclare auprès du média qatari Al-Jazeera que plus de 300 personnes ont été tuées.

Qui est à l’origine de la frappe ?

L’origine de la frappe reste à confirmer. Seul le Hamas a avancé que les Israéliens en étaient les auteurs. Interrogé sur la frappe lors d’un point presse, le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagarz a d’abord dit «ne pas encore disposer de tous les détails». «Nous allons regarder. La frappe a eu lieu il y a peu de temps, il y a déjà des nombres importants, il est difficile d’évaluer immédiatement» la situation, a-t-il poursuivi.

L’armée israélienne a ensuite démenti être à l’origine de cette attaque et l’attribue à l’organisation palestinienne Jihad islamique. «D’après des informations des services de renseignements, basées sur plusieurs sources que nous avons obtenues, le Jihad islamique est responsable du tir de roquette raté qui a touché l’hôpital», écrit-elle dans un communiqué. «Nous n’avons pas frappé cet hôpital», affirme à CNN Jonathan Conricus, le porte-parole international de Tsahal. «Nous ne frappons intentionnellement aucune installation sensible, et certainement pas les hôpitaux. Nous sommes très conscients de la présence de civils», a-t-il ajouté.

Quel est cet hôpital ?

L’hôpital Al-Ahli Arabi est l’un des 22 hôpitaux du nord de Gaza. Cet établissement, dirigé par des chrétiens anglicans, servait de lieu de refuge aux Palestiniens en fuite après les nombreuses frappes israéliennes, lancées en représailles à l’attaque sanglante du 7 octobre par le Hamas.

L’hôpital Al-Ahli Arabi, géré par le diocèse épiscopal de Jérusalem, avait déjà été endommagé par des tirs de roquettes israéliennes le 14 octobre, et quatre membres du personnel avaient été blessés, selon un communiqué de l’archevêque de Canterbury. L’hôpital avait récemment appelé aux dons pour subvenir aux besoins des nombreux civils blessés de Gaza.

Selon l’article 18 de la Convention de Genève, qui dicte les règles de conduite à adopter en période de conflits armés, «les hôpitaux civils organisés pour donner des soins aux blessés, aux malades, aux infirmes et aux femmes en couches ne pourront, en aucune circonstance, être l’objet d’attaques ; ils seront, en tout temps, respectés et protégés par les Parties au conflit.»