Menu
Libération
Reportage

Guerre Hamas-Israël : du kibboutz de Kfar Aza à celui de Shefayim, l’horreur et le refuge

Article réservé aux abonnés
Dans le kibboutz proche de Gaza, où l’armée continue d’emmener la presse, la sauvagerie du Hamas a été telle que des bénévoles en sont encore à nettoyer les maisons. A 70 km de là, la communauté rescapée, accueillie dans un autre kibboutz, tente de réapprendre à vivre.
A Kfar Aza, mardi. Un soldat israélien dans une des rues ravagées par le Hamas le 7 octobre. (Gil Cohen-Magen /AFP)
publié le 16 novembre 2023 à 7h20

Rendez-vous ce lundi 13 novembre à Jérusalem, au pied des bureaux du Government Press Office (GPO). La veille, le GPO a contacté les journalistes pour leur proposer une visite de Kfar Aza, le kibboutz martyr. Une condition : détenir la carte de presse délivrée par les autorités pour le territoire israélien, et avoir sur soi un gilet pare-balles. Le bus roule jusqu’à Netivot, où un autre rendez-vous a été fixé pour les reporters arrivés par leurs propres moyens, devant l’entrée du cimetière où est enterré Baba Salé, un éminent rabbin marocain. Journalistes chinois, coréens, américains, tchèques ou polonais cuisent au soleil en attendant le départ du bus. Un reporter de CCTV, la télé publique chinoise, filme un fidèle en train d’allumer une bougie dans un autel dédié à la mémoire du saint homme, mort en 1984, croyant à tort qu’il s’agit d’un mémorial pour les victimes du 7 octobre.

La seconde partie du voyage commence, direction la zone frontalière avec la bande de Gaza où l’armée israélienne progresse, après une campagne d’intenses bombardements. Debout à l’avant du car, le major David Baruch, un grand gaillard chauve à lunettes, rappelle les consignes de sécurité : enfiler son gilet pare-balles et, en cas d’alerte aérienne, sortir du bus et se jeter à plat ventre. Et surt