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Le point du jour

Guerre à Gaza : la France va livrer 700 tonnes d’aide supplémentaire, les Etats-Unis «continueront à fournir» des armes à Israël, frappes meurtrières à Jabalia… Ce qu’il faut retenir du 18 décembre

Les principaux faits du jour au fil de ce lundi 18 décembre dans le conflit au Proche-Orient.
Des tombes endommagées lors de l'offensive terrestre israélienne dans le quartier de Fallujah, à Jabalia dans le nord de la bande de Gaza, le 13 décembre 2023. (Stringer /Reuters)
publié le 18 décembre 2023 à 12h32
(mis à jour le 18 décembre 2023 à 17h54)

Au 73e jour de la guerre entre le Hamas et Israël, l’Etat hébreu poursuit ce lundi 18 décembre son offensive sanglante sur la bande de Gaza, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer dans la soirée sur un nouveau texte appelant à une «cessation urgente et durable des hostilités». Confronté à l’indignation croissante de la communauté internationale et malgré l’émotion suscitée en Israël par la mort de trois otages tués «par erreur» par des soldats israéliens, Benyamin Nétanyahou a déclaré vouloir maintenir «la pression militaire» contre le mouvement islamiste palestinien. Entre pilonnage aérien israélien et bataille de rue entre soldats et combattants palestiniens, le bilan des morts à Gaza approche désormais des 20 000 personnes, en grande majorité des femmes, des enfants et des moins de 18 ans, d’après les chiffres invérifiables avancés par le ministère de la Santé du Hamas.

La France va livrer 700 tonnes d’aide supplémentaire aux Gazaouis. La moitié de ce stock sera expédiée mercredi à destination de l’enclave palestinienne, tandis que le reste «partira la semaine suivante», a annoncé ce lundi la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, lors d’une conférence de presse à Beyrouth. La France a déjà livré plus de 200 tonnes d’aide de biens de première nécessité et de médicaments alors que la population de la bande de Gaza est dans une situation catastrophique en raison des représailles israéliennes contre le Hamas palestinien.

Les Etats-Unis maintiennent leur soutien à leur allié hébreu. «Nous continuerons à fournir à Israël l’équipement dont vous avez besoin pour défendre votre pays, monsieur le Premier ministre, y compris des munitions critiques, des véhicules tactiques et des systèmes de défense aérienne», a assuré le ministre américain de la Défense Lloyd Austin à Tel-Aviv ce lundi, à l’issue d’un entretien avec le chef du gouvernement israélien. Dans le même temps, Lloyd Austin a mis en garde l’Iran, appelant dans un communiqué à la fin de son «soutien» aux attaques menées par les rebelles Houthis du Yémen contre les navires en mer Rouge.

La nouvelle tentative pour un cessez-le-feu au Conseil de sécurité de l’ONU reportée. Dix jours après un veto américain sur une résolution appelant à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat», le Conseil de sécurité des Nations unies devait se prononcer ce lundi sur un nouveau texte préparé par les Emirats arabes unis appelant à une «cessation urgente et durable des hostilités pour permettre un accès sans entrave de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza». Il a été reporté à mardi à une heure encore non déterminée pour permettre la poursuite des négociations sur le texte, selon plusieurs sources diplomatiques. Washington montre des signes d’impatience face à la gestion de la crise par son allié israélien.

Des frappes meurtrières dans le nord de Gaza. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé que 110 Palestiniens avaient été tués depuis la veille dans des bombardements israéliens à Jabalia, dans le nord, dont 50 sont morts dans des frappes «sur des maisons». «Le Hamas place délibérément et systématiquement des cibles militaires au sein de la population civile, exposant ainsi ses citoyens à un danger», dénoncent de leur côté les forces israéliennes.

Quatre Palestiniens tués dans un raid israélien en Cisjordanie occupée, selon le Hamas. Quatre Palestiniens, dont deux adolescents de 17 et 24 ans, sont morts ce lundi suite à un raid israélien mené dans le camp de réfugiés d’Al Faraa au nord de la Cisjordanie occupée, a rapporté le ministère de la Santé du Hamas. L’armée israélienne n’a pas commenté dans l’immédiat. Dans ce territoire palestinien occupé par l’Etat hébreu depuis 1967, plus de 300 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens et des attaques de colons depuis le 7 octobre, selon des responsables palestiniens.

L’ONG Human Rights Watch accuse Israël d’affamer délibérément les civils à Gaza. «Le gouvernement israélien utilise la famine des civils comme technique de guerre dans la bande de Gaza occupée, ce qui constitue un crime de guerre», a déclaré l’association de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW). «L’armée israélienne bloque délibérément l’accès à l’eau potable, à la nourriture et au carburant, tout en entravant intentionnellement l’aide humanitaire, en détruisant semble-t-il des zones agricoles et en privant la population civile de produits indispensables à sa survie», a assuré l’organisation basée à New York dans un rapport. Le gouvernement israélien a réagi en qualifiant HRW «d’organisation antisémite et anti-israélienne».

La cheffe de la diplomatie française en visite au Liban. La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna se rend ce lundi à Beyrouth, au lendemain de sa visite en Israël et en Cisjordanie occupée, afin de prévenir une escalade entre l’Etat hébreu et le Hezbollah libanais soutien du Hamas. Dimanche 17 décembre à Tel-Aviv, Catherine Colonna avait souligné que «s’il y avait un embrasement […] personne n’en bénéficierait», à commencer par le Liban, enlisé dans un chaos politique et un marasme économique.

Une explosion près des côtes yéménites, selon des agences maritimes. L’agence britannique United Kingdom Maritime Trade Operations a émis ce lundi une alerte concernant une «explosion potentielle» à proximité d’un navire transitant par le détroit commercial stratégique de Bab al-Mandeb, qui sépare la Corne de l’Afrique de la péninsule arabique. «Un capitaine a signalé […] une explosion qui s’est produite à 2 milles de son navire qui était en transit», a indiqué de son côté l’agence Ambrey, expert mondial en gestion des risques maritimes. L’incident, qui fait suite à de nombreuses attaques contre le trafic marchand revendiqué par les rebelles Houthis du Yémen en mer Rouge, coïncide avec une visite dans la région du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, consacrée notamment à la sécurité maritime.

Accusations croisées sur l’hôpital Kamal Adwan. L’Organisation mondiale de la santé s’est dite «consternée par la destruction effective» de l’hôpital Kamal Adwan dans le nord de la bande de Gaza après une opération de l’armée israélienne qui, selon l’OMS, a coûté la vie à «au moins huit patients». «De nombreux personnels de santé ont été arrêtés, et l’OMS et ses partenaires recherchent de toute urgence des informations sur leur statut», écrit le patron de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus sur X. En réponse à ce message, la représentation israélienne auprès de l’ONU à Genève a reproché, toujours sur X, au Dr. Tedros de ne pas dire «que le Hamas s’est implanté à l’intérieur de l’hôpital». Avant que l’armée israélienne «n’entre dans l’enceinte, un dialogue a été engagé en coordination avec les équipes médicales». L’armée a «autorisé une fenêtre humanitaire et la majeure partie de l’hôpital a été évacuée», a assuré la diplomatie israélienne. La version du patron de l’OMS diffère : «Nous avons appris que de nombreux patients ont dû s’évacuer eux-mêmes, au péril de leur santé et de leur sécurité, les ambulances ne pouvant pas atteindre l’établissement».