Toute une vie sur le dos, contenue dans un maigre paquetage de toile ou de plastique, souvent à pied, parfois entassés sur un pick-up à la démarche cahotante, à moitié allongés sur un capot de voiture, des centaines de civils tentaient vendredi de fuir la ville de Gaza, au septième jour de la guerre qui oppose le Hamas à Israël. A l’aube, Tsahal, l’armée israélienne, a envoyé un ordre irréel au 1,1 million de Palestiniens de cette cité trop densément peuplée du nord de la bande palestinienne : évacuer la zone, déjà jonchée de gravats et d’immeubles déchirés par les bombardements massifs des derniers jours, et traverser le ruisseau qui mène aux autres villes du sud sous vingt-quatre heures.
«Irréaliste», «impossible sans provoquer des conséquences humanitaires dévastatrices» : les réactions à cet ordre d’évacuation n’ont pas tardé, du chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, au porte-parolat du secrétariat général des Nations unies. «Avec un siège militaire en place, les organisations humanitaires, dont le CICR, ne seront pas en mesure d’assister un déplacement aussi massif de personnes