Au 72e jour de la guerre entre le Hamas et Israël, l’Etat hébreu a poursuivi ce dimanche 17 décembre son offensive sanglante sur la bande de Gaza. Malgré l’émotion suscitée en Israël par la mort de trois otages tués «par erreur» par des soldats israéliens, Benyamin Nétanyahou a déclaré vouloir maintenir «la pression militaire» contre le mouvement islamiste palestinien. Entre pilonnage aérien israélien et bataille de rue entre soldats et combattants palestiniens, le bilan des morts à Gaza atteint désormais 18 800 personnes, en grande majorité des femmes, des enfants et des moins de 18 ans, d’après les chiffres invérifiables avancés par le ministère de la Santé du Hamas.
Nouvelles attaques israéliennes à Gaza. L’armée israélienne a effectué de nouvelles frappes sur la bande de Gaza ce dimanche 17 décembre, au moment où les dirigeants israéliens font face à une pression croissante pour négocier et obtenir la libération d’otages enlevés par le Hamas. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 24 Palestiniens ont été tués lors d’un bombardement israélien dans le camp de Jabalia, dans le nord de l’enclave, et «beaucoup sont encore sous les décombres». D’autres frappes ont tué ce dimanche au moins douze personnes dans la ville de Deir al-Balah, dans le centre de l’enclave, a ajouté le gouvernement du Hamas.
Catherine Colonna appelle à un arrêt des combats. Arrivée en Israël ce dimanche, la ministre française des Affaires étrangères a appelé à une «nouvelle trêve immédiate et durable» dans la bande de Gaza, se disant «préoccupée» par la situation humanitaire et le sort des otages, après plus de deux mois de guerre. «Trop de civils sont tués», a-t-elle ajouté devant des journalistes, appelant parallèlement à ne pas oublier les victimes israéliennes dans les attaques du Hamas.
Tribune
De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen a martelé la position de son gouvernement, qualifiant tout appel au cessez-le-feu d’«erreur» et de «cadeau pour le Hamas». Il a estimé en revanche que la France pouvait jouer un rôle «positif et important» au Liban, et ce afin d’éviter un embrasement des tensions régionales. «Si la communauté internationale n’y parvient pas, nous n’aurons pas d’autre choix que de nous en charger nous-mêmes», a prévenu Eli Cohen à l’issue d’un entretien avec son homologue française.
Paris exige que «toute la lumière» soit faite après la mort d’un agent du Quai d’Orsay. Les autorités françaises ont «condamné» samedi 16 décembre au soir un bombardement israélien dans la bande de Gaza ayant causé la mort d’un agent du ministère français des Affaires étrangères, et ont exigé que «toute la lumière soit faite» sur ce drame «dans les plus brefs délais». L’agent, qui travaillait pour la France depuis 2022, a été tué à Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne, alors qu’il avait trouvé refuge dans la maison d’un de ses collègues du consulat général de France.
La colère monte dans les familles d’otages. Des centaines de personnes ont à nouveau défilé samedi soir à Tel-Aviv, exhortant le gouvernement à présenter rapidement un nouveau plan pour obtenir la libération des otages. «Le gouvernement israélien doit […] mettre sa meilleure offre sur la table pour ramener les otages vivants. Vivants», a insisté lors du rassemblement Ruby Chen, père de l’otage Itay Chen. La veille, l’armée israélienne a annoncé que des soldats avaient tué «par erreur» trois otages israéliens dans le nord de la bande de Gaza, menant de nombreux habitants à se rassembler spontanément devant le quartier général de Tsahal à Tel-Aviv. Le frère de l’un des trois otages abattus par erreur par l’armée israélienne dans la bande de Gaza a accusé dimanche lors de ses funérailles ceux qui l’ont «abandonné» de l’avoir aussi «assassiné». «Tu avais pourtant fait tout ce qu’il fallait», a déclaré Ido Shamriz en s’adressant à son frère Alon, 26 ans, lors de son enterrement à Shefayim, un kibboutz situé au nord de Tel-Aviv.
Récit
Un «bain de sang» dans l’hôpital Al-Shifa, selon l’OMS. Le service des urgences de l’hôpital Al-Shifa, situé dans le nord de Gaza et dévasté par les bombardements israéliens, est «un bain de sang», a alerté ce dimanche l’Organisation mondiale de la santé (OMS), affirmant que «des centaines de patients blessés» se trouvaient à l’intérieur et que de nouveaux patients arrivaient «chaque minute». Selon l’équipe de l’OMS qui s’est rendue sur place, «les patients souffrant de traumatismes étaient suturés à même le sol», tandis que «les moyens pour gérer la douleur sont très limités voire inexistants».
Un nouveau raid israélien meurtrier en Cisjordanie. Cinq Palestiniens ont été tués lors d’une opération de Tsahal dans le camp de réfugiés de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, a annoncé ce dimanche le ministère palestinien de la Santé. Avant de préciser que le bilan était monté à cinq morts après l’annonce tôt ce matin du décès de deux hommes âgés de 19 et 21 ans à l’hôpital. De son côté, l’armée israélienne a affirmé avoir mené des opérations aériennes sur «plusieurs groupes terroristes armés qui ont tiré, lancé des explosifs et mis les troupes en danger». Au cours de l’opération, «au moins quatre terroristes ont été tués et d’autres ont été blessés», a ajouté Tsahal, qui précise avoir également arrêté quatre personnes et saisi des armes.
Deux soldats israéliens tués. L’armée israélienne a annoncé ce dimanche la mort de deux de ses soldats, portant à 121 le nombre total de militaires israéliens tués depuis le début de l’offensive à Gaza fin octobre.
L’armée israélienne met au jour le «plus grand tunnel» de Gaza. L’armée israélienne a annoncé dimanche avoir découvert le «plus grand tunnel» du Hamas sous la bande de Gaza assiégée, où Israël poursuit ses frappes meurtrières malgré des appels pressants à un cessez-le-feu. «Ce réseau massif de tunnels, qui se divise en plusieurs branches, s’étend sur plus de quatre kilomètres et n’arrive qu’à 400 mètres du point de passage d’Erez», entre Israël et le nord de la bande de Gaza, ont indiqué les forces armées israéliennes.
Gaza : télécommunications partiellement rétablies après trois jours de coupure. Les télécommunications ont été partiellement rétablies dimanche dans la bande de Gaza après trois jours de coupure, a annoncé l’opérateur palestinien Paltel. La compagnie a fait état dans un communiqué du «rétablissement progressif» du réseau, en panne depuis jeudi, dans le centre et le sud du territoire, cible depuis le 7 octobre d’une intense campagne militaire israélienne déclenchée en riposte aux massacres commis le même jour par le Hamas dans le sud d’Israël.
Le pape François déplore la mort de «civils sans défense». Le pape François a déploré dimanche la mort de deux femmes dans une paroisse catholique à Gaza où «des civils sans défense» sont visés, selon lui, par des tirs et des bombardements. Une mère et sa fille avaient été tuées samedi par un soldat israélien dans le complexe abritant l’unique église catholique de la ville de Gaza, selon le Patriarcat latin de Jérusalem.
Mis à jour à 19h16 : télécommunications rétablies, réaction du pape François, l’armée israélienne met au jour le «plus grand tunnel» de Gaza.