C’est une autre partie d’échecs, disjointe des interminables négociations de trêve à Gaza, enlisées à cause du jusqu’au-boutisme de Benyamin Nétanyahou et de l’intransigeance du Hamas. Ces tractations parallèles entendent répondre à une question aussi simple que ses contours sont flous et son horizon sans cesse repoussé. Une fois que les armes se seront tues, qui gouvernera la Palestine, ou ce qu’il en restera ? A quoi ressemblera l’impensable «jour d’après» dans l’enclave réduite en ruines et la Cisjordanie en ébullition ? Comment tourner la page «Hamas-Abbas» ? Obscène pour certains, cette discussion vertigineuse a pourtant commencé dans les heures suivant les massacres commis par le Hamas le 7 octobre. Et n’a jamais cessé depuis le début de la guerre à Gaza, qui a fait plus de 30 000 morts, selon le chiffre des autorités sanitaires locales, contrôlées par le mouvement islamiste.
«Un tremblement de terre, qui change tout pour tout le monde, à commencer par les Palestiniens», pose en préambule Nasser al-Kidwa, 70 ans et une vie entière à naviguer dans les couloirs