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Conflit

Guerre Hamas-Israël : la trêve prolongée un septième jour juste avant d’arriver à expiration

Alors que les combats semblaient sur le point de reprendre, un accord in extremis entre les deux camps a permis une nouvelle extension de la pause dans le conflit, afin de poursuivre la libération d’otages et prisonniers, et l’aide humanitaire à Gaza.

Un habitant de la ville de Gaza, ce mercredi 29 novembre. (Mohammed Hajjar/AP)
Publié le 30/11/2023 à 5h59, mis à jour le 30/11/2023 à 6h08

La trêve entre Israël et le Hamas était sur le point d’expirer jeudi à l’aube, et les deux camps se montraient prêts à reprendre leur affrontement, quand un communiqué laconique de Tsahal sur X (ex-Twitter) est venu annoncer la prolongation de cet accord ayant permis, six jours durant, l’échange quotidien de prisonniers contre des otages.

«À la lumière des efforts des médiateurs pour poursuivre le processus de libération des personnes enlevées et sous réserve des termes de l’accord, la pause opérationnelle se poursuivra», a ainsi tweeté le compte officiel des forces israéliennes, à dix-sept minutes à peine de l’expiration du délai, et en référence à l’accélération des discussions diplomatiques tout au long de la nuit. Alors que la durée de cette extension n’était pas précisée par Tsahal, les confirmations apportée dans les instants suivants par le Hamas, puis le Qatar, évoquent une prolongation à «un septième jour». Le bureau de Benyamin Nétanyahou a ensuite indiqué avoir reçu «il y a peu de temps» une nouvelle liste de noms de «femmes et d’enfants [otages à Gaza] conformément aux termes de l’accord, et par conséquent la trêve va continuer.»

Entrée en vigueur le 24 novembre pour quatre jours puis prolongée de deux, la trêve a déjà permis la libération de 70 otages israéliens et de 210 prisonniers palestiniens, tandis qu’une trentaine d’étrangers, en majorité des Thaïlandais travaillant en Israël, étaient également relâchés hors du cadre de cet accord. L’aide humanitaire a afflué davantage dans la bande de Gaza assiégée et dévastée par sept semaines de bombardements, dont la majorité des 2,3 millions d’habitants ont été déplacés.

Des propositions israéliennes jugées «insatisfaisantes» par le Hamas

A quelques heures de l’expiration du délais, fixée à 7 heures du matin (heure locale), le Qatar, principal médiateur avec l’appui des Etats-Unis et de l’Egypte, disait «garder espoir que les progrès réalisés ces derniers jours se poursuivront, et qu’une nouvelle extension de l’accord de pause humanitaire pourra être accordée», comme l’a déclaré mercredi soir le porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Majed al-Ansari.

Arrivé tôt jeudi, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken devait rencontrer notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour faire pression pour une prolongation de la trêve, avant de se rendre en Cisjordanie occupée. «Dans les prochains jours, nous serons focalisés sur la manière de faire ce que l’on peut pour prolonger la pause afin que nous puissions continuer à faire sortir plus d’otages et à faire entrer plus d’aide», avait-il déclaré mercredi en marge d’une réunion de l’Otan à Bruxelles.

Toute prolongation de la trêve «signifie plus d’otages qui rentrent chez eux et plus d’aide». C’est «ce que nous voulons, et je crois que c’est aussi ce qu’Israël veut», avait ajouté Blinken lors d’une conférence de presse. Une source proche du Hamas a indiqué mercredi que le mouvement islamiste était «d’accord» pour prolonger la pause «de quatre jours» supplémentaires et pour libérer de nouveaux otages israéliens. Mais en soirée, une source au sein du Hamas a affirmé que le mouvement palestinien jugeait «insatisfaisantes» les propositions israéliennes.

Les forces israéliennes «prêtes pour relancer les opérations»

Le Hamas a ensuite communiqué qu’il avait proposé de libérer sept femmes et enfants et de restituer les corps de trois otages tués, selon lui, dans des bombardements sur Gaza en échange d’une prolongation de la trêve, mais qu’Israël avait refusé. Dans un message sur Telegram, les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont appelé leurs forces a «maintenir un niveau de préparation militaire élevé dans les dernières heures de la trêve, en prévision d’une reprise des combats si celle-ci n’est pas renouvelée».

Les forces israéliennes «sont pleinement positionnées et prêtes pour simplement relancer nos opérations», avait averti pour sa part sur X (ex-Twitter) le porte-parole de l’armée israélienne Doron Spielman. «Nous passerons très rapidement en mode opérationnel et poursuivrons nos cibles à Gaza», a-t-il prévenu. Pendant que les négociations se poursuivaient en coulisses, le sixième échange de prisonniers palestiniens contre des otages du Hamas a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi.

Dix otages israéliens, dont cinq binationaux (un Néerlandais, trois Allemands et un Américain), ainsi que deux Russes et quatre Thaïlandais ont été remis par le Hamas à la Croix Rouge internationale, avant d’être conduits dans une base militaire en Israël. En échange, trente Palestiniens (16 mineurs et 14 femmes) détenus dans plusieurs prisons israéliennes ont ensuite été libérés.