L’armée israélienne poursuit ce vendredi 29 décembre ses bombardements dans le territoire palestinien assiégé, au moment où une délégation du Hamas est attendue au Caire pour discuter d’un projet égyptien de cessez-le-feu. La guerre, déclenchée le 7 octobre par l’attaque terroriste sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël, ne montre pour l’heure aucun signe de répit malgré les lourdes pertes civiles et les appels internationaux à mettre un terme aux hostilités. Selon l’ONU, la situation humanitaire est de plus en plus catastrophique dans l’enclave palestinienne, alors que l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens a annoncé ce vendredi qu’un de ses convois d’aide avait été visé.
La délégation du Hamas toujours attendue au Caire. Une délégation du mouvement islamiste palestinien devait se rendre ce vendredi 29 décembre dans la capitale égyptienne, pour faire part de ses «observations» au sujet d’un plan égyptien prévoyant à terme un cessez-le-feu mettant fin à la guerre avec Israël à Gaza, selon un responsable du Hamas. Le plan en question, en trois étapes, prévoyait des trêves renouvelables, des libérations échelonnées d’otages et de prisonniers palestiniens et, à terme, un cessez-le-feu. Il avait été présenté la semaine dernière à des responsables du Hamas et du Jihad islamique, lors de visites de chefs des deux mouvements au Caire. Mais la délégation du Hamas n’était toujours pas présente en Egypte ce vendredi soir.
Un convoi onusien attaqué par l’armée israélienne. L’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a affirmé ce vendredi 29 décembre que Tsahal avait pris pour cible l’un de ses convois d’aide. «Des soldats israéliens ont tiré sur un convoi d’aide alors qu’il revenait du nord de Gaza, empruntant un itinéraire désigné par l’armée israélienne. Notre chef de convoi international et son équipe n’ont pas été blessés, mais un véhicule a été endommagé», a dénoncé sur X (anciennement Twitter) le directeur de l’UNRWA à Gaza, Thomas White. Avant d’ajouter que «les travailleurs humanitaires ne devraient jamais être une cible».
L’ex-otage Mia Shem raconte son calvaire à la télévision. Libérée après 45 jours de détention à Gaza fin novembre, l’ancienne otage franco-israélienne Mia Shem est sortie du silence. Enlevée sur le site du festival Tribe of Nova, la jeune femme de 21 ans a raconté ses conditions de détention aux chaînes de télévision israéliennes privées 12 et 13, assurant qu’elle a «vécu un holocauste». Les interviews seront retransmises simultanément dans la soirée de ce vendredi en Israël. Un autre reportage photo la suivant depuis sa remise en liberté devait être publié dans le quotidien Yediot Aharonot.
Témoignage
«Au moins 100 000» déplacés à Rafah. Avec l’intensification des opérations à Khan Younès (dans le sud) et dans le centre de Gaza, «au moins 100 000 personnes» ont été déplacées ces derniers jours vers Rafah, à la frontière avec l’Egypte, a déclaré l’Ocha, le bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU. «Ce qu’Israël fait aux Palestiniens, et principalement à Gaza, est la «monstruosité de notre siècle». La complaisance de l’Occident devient de la complicité», a de son côté dénoncé ce vendredi sur X (anciennement Twitter) Francesca Albanese, rapporteuse de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés.
Yes: what Israel is doing to the Palestinians, especially in Gaza, is "the monstruosity of our century".
— Francesca Albanese, UN Special Rapporteur oPt (@FranceskAlbs) December 28, 2023
Western complacency is turning into complicity. https://t.co/VstNSEuBhW
Le sud du Liban visé par des frappes. L’armée israélienne a déclaré ce vendredi avoir attaqué – avec des avions, des chars et des tirs d’artillerie – des infrastructures du Hezbollah à Aïta al-Chaab, Ramia et dans d’autres localités dans le sud du Liban, depuis lesquelles des roquettes avaient été tirées. Depuis le début du conflit, le Hezbollah multiplie les tirs depuis le Liban frontalier pour soutenir son allié palestinien, ce à quoi Tsahal riposte par des bombardements.
L’Afrique du Sud accuse Israël devant la CIJ de se livrer à des «actes de génocide», l’Etat hébreu rejette l’accusation «avec dégoût». L’Afrique du Sud a accusé ce vendredi Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) de se livrer à des «actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza», a annoncé la juridiction, organe judiciaire principal des Nations unies. Dans sa requête, l’Afrique du Sud affirme que les «actes et omissions d’Israël revêtent un caractère génocidaire, car ils s’accompagnent de l’intention spécifique requise […] de détruire les Palestiniens de Gaza en tant que partie du groupe national, racial et ethnique plus large des Palestiniens», a indiqué dans un communiqué la CIJ, basée à La Haye. Dans la foulée, Israël a rejeté «avec dégoût» ces accusations, selon le ministère des Affaires étrangères israélien.