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Convois

Guerre Hamas-Israël : l’aide humanitaire attend de pouvoir entrer à Gaza avec l’ouverture du passage de Rafah

Face à la catastrophe humanitaire qui menace l’enclave palestinienne assiégée par Israël, les présidents américains et égyptiens ont annoncé dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 octobre l’ouverture du poste frontière.
Des camions d'aide humanitaire stationnés du côté égyptien du poste frontière, le 17 octobre. (Omar Aziz/AP)
publié le 19 octobre 2023 à 9h02
(mis à jour le 19 octobre 2023 à 9h49)

Les convois d’aide vont enfin pouvoir accéder à la bande de Gaza, assiégée par l’armée israélienne et menacée par une catastrophe humanitaire. Les présidents américains et égyptiens ont annoncé dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 octobre l’ouverture du poste frontière de Rafah, entre le sud de l’enclave palestinienne et l’Egypte voisine.

Cette déclaration intervient dans la foulée d’une visite de Joe Biden mercredi en Israël. Le chef de l’Etat américain a affirmé avoir obtenu du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de «laisser jusqu’à 20 camions traverser» chaque jour au passage de Rafah, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël.

Toutefois, cette aide ne pourra vraisemblablement pas arriver avant vendredi en raison de travaux à faire sur la route, détruite par les bombardements israéliens. Des Egyptiens s’affairent ce jeudi à réparer les dégâts. Depuis des jours, une centaine de camions attend de pouvoir franchir le terminal, avec à leur bord de l’aide qui arrive d’Egypte ou du monde dans des avions atterrissant à l’aéroport d’Al-Arich, chef-lieu du la province égyptienne du Nord-Sinaï, à une quarantaine de kilomètres de Rafah.

Des humanitaires s’inquiètent désormais pour les denrées périssables qui attendent de pouvoir entrer dans la bande de Gaza, au 13e jour de guerre entre Israël et le Hamas, au pouvoir dans le territoire palestinien en état de siège total. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde contre une catastrophe humanitaire dans le petit territoire où s’entassent 2,4 millions de Palestiniens.

«Nourriture, eau et médicaments»

Mercredi, Joe Biden avait assuré que l’Etat hébreu avait donné son feu vert à l’ouverture de la frontière. «Israël n’empêchera pas l’aide humanitaire depuis l’Egypte tant qu’il s’agit de nourriture, d’eau et de médicaments pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza», avait confirmé le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.

Israël a cependant mis une condition. Cette aide ne transitera pas par son territoire, tant que les otages détenus par le Hamas ne seront pas libérés. Le mouvement palestinien affirme détenir entre 200 et 250 otages, au moins 199, selon Israël. Plus de 1 400 personnes ont été tuées en Israël, la plupart des civils, le jour de l’attaque du Hamas le 7 octobre, la plus meurtrière ayant visé Israël depuis sa création en 1948.

En représailles, Israël assiège et bombarde sans relâche Gaza, où au moins 3 478 personnes ont été tuées, en majorité des civils, selon les autorités locales, qui ne précisent pas si ce bilan prend aussi en compte celui des victimes de l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza. Plus d’un million d’habitants ont par ailleurs fui vers le sud de l’enclave, sous la menace d’une offensive terrestre israélienne dans le nord.

Tensions à la frontière avec le Liban

Des milliers de personnes ont manifesté mercredi en soutien aux Palestiniens au Caire, à Istanbul, près de l’ambassade d’Israël à Amman ou encore à Tunis devant l’ambassade de France. Des Palestiniens ont aussi manifesté en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, aux cris de «Libérez, libérez la Palestine».

La tension est forte aussi à la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, ainsi qu’en Cisjordanie où 64 Palestiniens, dont 18 enfants, ont été tués depuis le 7 octobre, selon le dernier bilan de l’ONU.