Au 75e jour de la guerre entre le Hamas et Israël, les deux camps semblent multiplier les signaux en faveur d’une nouvelle trêve, alors que les combats se poursuivent dans le bande de Gaza. Le patron du Hamas est arrivé ce mercredi 20 décembre en Egypte, afin de discuter d’une éventuelle trêve dans l’enclave palestinienne, où le bilan des morts approche désormais des 20 000 personnes, en grande majorité des femmes, des enfants et des moins de 18 ans, d’après les chiffres invérifiables avancés par le ministère de la Santé du Hamas.

Les négociations pour une deuxième trêve à Gaza sont «très sérieuses», selon les Etats-Unis. Des pourparlers intensifs ont lieu ce mercredi 20 décembre, sous médiation qatarie et égyptienne, selon une source de l’agence Reuters. Le Hamas pourrait rendre de nouveaux otages en échange de la libération par Israël de prisonniers palestiniens. Le nombre de personnes devant être libérées fait encore l’objet de discussions, mais Israël insiste pour que les femmes et les otages masculins infirmes soient inclus, d’après Reuters, ajoutant que les Palestiniens emprisonnés pour des délits graves pourraient également figurer sur la liste.

Le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a d’ailleurs rallié Le Caire ce mercredi 20 décembre depuis le Qatar où il vit, pour rencontrer le chef du renseignement égyptien, Abbas Kamel. Les discussions porteront «sur de nombreuses propositions dont celle d’une trêve d’une semaine en échange de la libération par le Hamas de 40 prisonniers israéliens», a affirmé une source du mouvement islamiste palestinien auprès de l’AFP. La veille, le président israélien Isaac Herzog a déclaré que l’Etat hébreu était «à une nouvelle pause humanitaire et à une aide humanitaire supplémentaire pour permettre la libération des otages».

La Maison Blanche a souligné ce mercredi après-midi que les discussions au sujet d’une trêve humanitaire, comprenant la libération d’otages, sont «très sérieuses». «Nous espérons qu’elles aboutiront», a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, en ajoutant : «C’est quelque chose à quoi nous travaillons depuis que la précédente pause s’est achevée».

Benyamin Nétanyahou toujours intransigeant. Malgré les pressions de ses alliés, en premier lieu américains, le Premier ministre israélien a martelé ce mercredi que son pays «continuera la guerre jusqu’au bout. Elle se poursuivra jusqu’à l’élimination du Hamas, jusqu’à la victoire. Ceux qui pensent que nous allons nous arrêter sont déconnectés de la réalité». Dans une vidéo diffusée par son bureau, Nétanyahou a une nouvelle fois répété ses objectifs : «Nous n’arrêterons pas les combats tant que nous n’aurons pas réalisé tous les objectifs que nous nous sommes fixés : l’élimination du Hamas, la libération de nos otages et la suppression de la menace en provenance de Gaza», a-t-il ajouté.

Le Jihad islamique diffuse une vidéo de deux otages. Le Jihad islamique, allié du Hamas, a accentué la pression en publiant mardi une vidéo montrant deux otages israéliens en vie. Dans la vidéo, les deux hommes apparaissent l’un après l’autre, et demandent d’accentuer la pression sur les autorités israéliennes en vue d’un compromis pour permettre leur libération. Lundi, le Hamas avait aussi publié une vidéo de propagande avec trois otages israéliens détenus dans la bande de Gaza.

Les bombardements se poursuivent à Gaza. Des sources gouvernementales du Hamas ont fait état ce mercredi de frappes israéliennes dans plusieurs villes de l’enclave israélienne : à Rafah et Khan Younès (dans le sud), à Deir el-Balah (centre) et dans le secteur nord de la ville de Gaza. Des attaques qui ont fait au moins 12 morts, d’après les estimations du mouvement islamiste, au pouvoir dans la bande de Gaza. De son côté, l’armée israélienne a expliqué intensifier ses opérations à Khan Younès. Elle a aussi annoncé avoir découvert des explosifs dans un centre médical de Choujaiya, dans la banlieue de la ville de Gaza, avoir détruit des tunnels du Hamas et avoir tué des cadres du mouvement, lors de récentes opérations.

750 tonnes d’aide alimentaire à destination de Gaza. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé l’arrivée dans l’enclave d’un convoi de 46 camions, organisé par le PAM et une ONG humanitaire jordanienne, la JHCO. Il s’agit du premier en provenance de la Jordanie depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Cet acheminement a nécessité «des semaines de coordination avec toutes les parties», indique l’agence onusienne. Il a transité par le poste frontière de Kerem Shalom, à l’extrémité sud de la bande gazaouie.

Les Nations-Unies reporte encore son vote sur une résolution. Toujours pas : après de multiples reports depuis lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU a de nouveau reporté mercredi son vote sur une nouvelle résolution destinée à améliorer la situation humanitaire catastrophique à Gaza, un vote à l’issue toujours incertaine après des négociations compliquées. «Le Conseil de sécurité s’est mis d’accord pour poursuivre aujourd’hui les négociations et donner plus de temps pour la diplomatie. Et la présidence va reprogrammer le vote pour demain matin (jeudi)», a dit à la presse l’ambassadeur de l’Equateur José Javier De la Gasca Lopez Dominguez qui préside le Conseil en décembre. L’objectif, toujours : trouver la bonne formule, pour éviter un veto de la part des Etats-Unis.

A Gaza, la population souffre de faim extrême, alerte l’ONU. Selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) publié ce mercredi, la moitié de la population présente dans l’enclave palestinienne souffre de faim extrême ou sévère, et 90 % est régulièrement privée de nourriture pendant une journée entière. Seulement 10 % des denrées alimentaires nécessaires seraient entrés dans la bande de Gaza au cours des 70 derniers jours, précise la même source.

Mort d’un nouveau soldat israélien. Tsahal a annoncé ce mercredi la mort, la veille, d’un de leurs soldats à la frontière avec le Liban, menant à 133 le nombre de militaires israéliens tués depuis le début de l’offensive terrestre à Gaza.

Mise à jour : à 21 h 10, avec l’ajout du convoi de 750 tonnes.