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Liberté de la presse

Guerre Hamas-Israël : plus de 30 journalistes tués depuis le début du conflit, RSF porte plainte pour crimes de guerre

L’ONG annonce ce mercredi 1er novembre avoir déposé plainte auprès de la Cour pénale internationale. Au moins 31 journalistes sont morts depuis le 7 octobre, en majorité à Gaza.
Un collègue du journaliste Mohammed Soboh, tué par un bombardement israélien à Gaza, le 10 octobre 2023. (Staff/Reuters)
publié le 1er novembre 2023 à 15h51

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) annonce ce mercredi 1er novembre avoir saisi la Cour pénale internationale (CPI) pour «des crimes de guerre commis contre les journalistes» dans les Territoires palestiniens et en Israël. «RSF a déposé une plainte […] auprès du bureau du procureur de la CPI le 31 octobre 2023. Celle-ci détaille les cas de neuf des journalistes tués depuis le 7 octobre dernier, et de deux blessés dans l’exercice de leurs fonctions», explique RSF dans son communiqué.

Cette plainte concerne «huit journalistes palestiniens, tués dans des bombardements de zones civiles à Gaza par Israël, et un journaliste israélien, tué le 7 octobre alors qu’il couvrait l’attaque de son kibboutz par le Hamas», détaille l’ONG. Elle mentionne également «la destruction intentionnelle, totale ou partielle, des locaux de plus de 50 médias à Gaza».

«L’ampleur, la gravité et la récurrence des crimes internationaux visant les journalistes en particulier à Gaza appellent une enquête prioritaire du procureur de la CPI. Nous l’y appelons depuis 2018. Les événements tragiques en cours démontrent l’extrême urgence de sa mobilisation», a souligné Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. La CPI, qui peut être saisie par les Etats, par le Conseil de sécurité de l’ONU ou par le procureur lui-même (autosaisine), n’a pas l’obligation de se saisir de cette plainte.

Entre 31 et 34 journalistes tués en moins d’un mois

Selon le décompte de RSF, 34 journalistes ont été tués depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël, dont au moins 12 ont trouvé la mort dans l’exercice de leur activité : dix à Gaza, un en Israël et un au Liban. Concernant le Liban qui n’est pas un Etat adhérent de la CPI, «RSF étudie les possibilités de porter ces cas devant d’autres juridictions compétentes».

Lundi, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé aux Etats-Unis, a pour sa part dénombré au moins 31 journalistes tués depuis le 7 octobre, parmi lesquels vingt-six Palestiniens, quatre Israéliens et un Libanais. Le CPJ, qui comptabilise les victimes en Israël, dans la bande de Gaza et à la frontière libanaise, a également recensé huit blessés et neuf journalistes disparus ou détenus. Selon l’organisme, le bilan est d’ores et déjà le plus meurtrier pour des journalistes couvrant ce conflit depuis la création du CPJ en 1992.