Au 68e jour de la guerre entre le Hamas et Israël, les combats acharnés et sanglants se sont poursuivis ce mercredi 13 décembre, en particulier à Khan Younès et Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ainsi que dans la ville de Gaza (nord). Entre pilonnage aérien incessant israélien et batailles de rue entre soldats et combattants palestiniens, le bilan des morts à Gaza dépasse désormais 18 600 personnes, en grande majorité des femmes, des enfants et des moins de 18 ans, d’après les chiffres avancés par le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans l’enclave palestinienne.
Nétanyahou refuse de suspendre les combats malgré les pressions
Israël s’est dit mercredi résolu à poursuivre la guerre à Gaza contre le mouvement islamiste Hamas malgré des pressions internationales accrues pour un cessez-le-feu face à une situation humanitaire jugée catastrophique dans le petit territoire palestinien. «Rien nous ne arrêtera» sur le chemin de «la victoire» dans la guerre contre le Hamas, ni la mort de soldats ni «les pressions internationales» en faveur d’un cessez-le-feu, a assuré le Premier ministre israélien ce mercredi.
Son chef de la diplomatie, Eli Cohen, a lui affirmé que son pays poursuivrait la guerre «avec ou sans soutien international». Il réagissait notamment à la résolution non contraignante massivement adoptée mardi en assemblée générale à l’ONU, réclamant un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» à Gaza, mais ne condamnant pas le Hamas, au grand dam des Etats-Unis et d’Israël.
Washington perd patience avec son allié israélien
Les Etats-Unis, principal allié diplomatique et militaire d’Israël, n’entendent pas remettre en cause leur soutien mais s’exaspèrent de plus en plus de la conduite de la guerre dans la bande de Gaza. Au point d’étaler publiquement leurs divergences avec le gouvernement conservateur de Benyamin Nétanyahou. Ce mercredi, la Maison-Blanche a exprimé sa «préoccupation» sur les victimes civiles à Gaza. Joe Biden a aussi évoqué des «bombardements aveugles» et une possible «érosion» du soutien international à Israël. Son administration commence même à évoquer un «calendrier» sur la poursuite des opérations militaires à haute intensité.
Analyse
Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, se rendra jeudi et vendredi en Israël pour rencontrer Benyamin Nétanyahou, son «cabinet de guerre» et le président israélien, Isaac Herzog.
Siège à l’hôpital Kamal Adwan
Le ministère de la Santé du Hamas a accusé ce mercredi l’armée israélienne d’avoir renforcé le siège de l’hôpital Kamal Adwan dans le nord du territoire palestinien et d’avoir «tiré sur les chambres des patients», en «refusant (que de) l’eau et (de) la nourriture» leur soit apporté. Le Hamas avait déjà déclaré mardi qu’Israël avait lancé un assaut contre l’établissement «assiégé et bombardé» depuis plusieurs jours. Israël accuse régulièrement le Hamas d’utiliser des hôpitaux, des écoles et des mosquées pour abriter des installations militaires, ce que le mouvement islamiste dément.
Raid israélien meurtrier en Cisjordanie
Depuis mardi, 7 Palestiniens sont morts en Cisjordanie occupée lors d’un raid des forces israéliennes, a dénombré mercredi le ministère palestinien de la Santé. Le ministère palestinien de la Santé a notamment fait état de la mort d’un garçon malade de 13 ans, décédé après que les forces israéliennes l’ont empêché, selon lui, de se rendre à l’hôpital.
Récit
La veille, il avait recensé la mort de 6 Palestiniens lors d’une opération menée par l’armée israélienne dans la région de Jénine (nord). L’armée israélienne L’armée israélienne fait état d’une opération contre une fabrique d’explosifs, mais n’a pas commenté le bilan des victimes.
L’UE favorable à des sanctions contre des colons «extrémistes»
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission de l’UE, s’est dite favorable à des sanctions contre les colons «extrémistes» en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. «La montée de la violence des colons extrémistes inflige d’immenses souffrances aux Palestiniens. Elle compromet les perspectives de paix durable et elle pourrait aggraver davantage l’instabilité régionale.», a-t-elle déclaré devant le Parlement européen à Strasbourg. Selon l’ONG Human Rights Watch, les violences commises par des colons contre des Palestiniens en Cisjordanie se sont multipliées depuis le 7 octobre.
Reportage
Lundi, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles, le patron de la diplomatie européenne Josep Borrell avait affirmé que d’éventuelles sanctions à l’encontre d’extrémistes israéliens en Cisjordanie avaient été discutées. «Il n’y a pas eu d’unanimité», avait-il précisé, ajoutant qu’il ferait néanmoins une proposition aux Etats membres.
Vaccins et aide humanitaire
Le ministère de la Santé du Hamas a mis en garde contre un «épuisement des stocks de vaccins» pour enfants. Cette pénurie «aurait des répercussions catastrophiques sur la santé des enfants et la propagation des maladies, en particulier parmi les déplacés qui vivent dans des camps surpeuplés». Le ministère de la Santé du Hamas n’a pas précisé quels types de vaccins étaient en rupture de stock. Le Cogat, l’organe israélien du ministère de la Défense chargé des affaires civiles palestiniennes, a affirmé que 195 camions d’aide humanitaire étaient entrés la veille dans le territoire assiégé - nombre en hausse comparé aux jours précédents.