Ancien ministre de la Culture de l’Autorité palestinienne en 2013-2014, le professeur de droit civil Anwar Abu Eisheh, qui enseignait à l’université Al-Quds, est l’une des voix pacifistes les plus écoutées au-delà des frontières de son pays, de la Commission européenne à l’Unesco où il a été expert dans les années 2000, en passant par les diverses organisations non violentes dans lesquelles il a été engagé tout au long de sa vie, comme l’Institut international des Droits de l’homme et de la paix. Installé à Hébron, en Cisjordanie, il déplore l’absence d’efforts de la communauté internationale à faire respecter concrètement le droit dans ce conflit – cause selon lui des frustrations accumulées par les Palestiniens depuis des décennies, qui ont conduit à cette explosion de violence.
Comment vivez-vous la situation actuellement ?
A Hébron, ville de 250 000 habitants, nous sommes habitués depuis les accords d’Oslo de 1993 à vivre encerclés par des barrières et des checkpoints. Depuis quelques jours, toutes les communautés palestiniennes sont totalement fermées. On ne peut pas se déplacer, nous sommes cloîtrés à la maison. Comme tous les Palestiniens de Cisjordanie, de Gaza ou d’ailleurs, je le vis très mal.
Je prends des nouvelles d’amis de Gaza, tout le monde ou presque manifeste. Ils n’ont ni électricité, ni eau, ni gaz, c’est le chaos. Les b