Au lendemain de l’explosion meurtrière qui a touché l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza – dont Israël et les factions palestiniennes se rejettent la responsabilité – Ramallah est, à première vue, une ville morte. Rideaux fermés, avenues désertes, cafés vides – le premier des trois jours de deuil national, décrété par le président palestinien Mahmoud Abbas, est scrupuleusement respecté. Mais l’humeur incandescente de la rue est bien là : pneus carbonisés et parpaings émiettés jonchent l’asphalte. La veille au soir, comme dans plusieurs villes de Cisjordanie, des centaines de Palestiniens étaient sortis spontanément de chez eux pour hurler leur colère.
«A quoi sert notre président ?»
«On voyait tous ces morts à la télévision et on voulait crier, crier, crier, raconte, mercredi, Dima, la quarantaine, le voile serré par des épingles, sa fille drapée dans un drapeau du Hamas, véritable provocation dans cette place forte du Fatah. Pourquoi personne ne fait rien pour arrêter ça ? A quoi sert notre président ?» Dans le centre de la «capitale» malgré elle de l’Autorité palestinienne (la Sulta, e