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Reportage

Guerre Israël-Hamas : à Ramallah, la tragédie de l’hôpital Al-Ahli Arabi attise la colère anti-Abbas

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Guerre au Proche-Orientdossier
Dans la «capitale» de l’Autorité palestinienne, l’impuissance et le mutisme du vieux «raïs» excèdent les manifestants. Deux jeunes Palestiniens ont été tués en marge des manifestations aux abords de la ville par les forces israéliennes.
Des Palestiniens manifestent dans la rue pour soutenir Gaza et demander le départ de Mahmoud Abbas, à Ramallah en Cisjordanie, le 18 octobre 2023. (William Keo/Magnum photo pour Libération)
publié le 18 octobre 2023 à 21h24

Au lendemain de l’explosion meurtrière qui a touché l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza – dont Israël et les factions palestiniennes se rejettent la responsabilité – Ramallah est, à première vue, une ville morte. Rideaux fermés, avenues désertes, cafés vides – le premier des trois jours de deuil national, décrété par le président palestinien Mahmoud Abbas, est scrupuleusement respecté. Mais l’humeur incandescente de la rue est bien là : pneus carbonisés et parpaings émiettés jonchent l’asphalte. La veille au soir, comme dans plusieurs villes de Cisjordanie, des centaines de Palestiniens étaient sortis spontanément de chez eux pour hurler leur colère.

«A quoi sert notre président ?»

«On voyait tous ces morts à la télévision et on voulait crier, crier, crier, raconte, mercredi, Dima, la quarantaine, le voile serré par des épingles, sa fille drapée dans un drapeau du Hamas, véritable provocation dans cette place forte du Fatah. Pourquoi personne ne fait rien pour arrêter ça ? A quoi sert notre président ?» Dans le centre de la «capitale» malgré elle de l’Autorité palestinienne (la Sulta, e