Le 25 octobre, le journaliste vedette de la chaîne d’information Al-Jazeera, Wael Al-Dahdouh, a appris en direct la mort de sa femme et de ses deux enfants. Alors qu’il décrivait, face caméra, les bombardements incessants de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, le correspondant du média qatari dans l’enclave palestinienne s’est brusquement interrompu. Plus tard, des images montraient le quinquagénaire, en état de choc et en larmes, agenouillé au-dessus du corps sans vie de son fils de 15 ans, enveloppé dans un linceul blanc.
«Ils se vengent sur les enfants ?» a fustigé le reporter chevronné devant la dépouille de l’adolescent. Son épouse, sa fille de 7 ans et son petit-fils ont également été tués dans cette frappe sur le camp de réfugiés de Nuseirat, où la famille s’était installée après l’appel des autorités israéliennes d’évacuer vers le sud de la bande de Gaza. «Ce qui s’est passé est clair. Il s’agit d’une série d’attaques ciblées contre des enfants, des femmes et des civils», a déclaré Wael al-Dahdouh en sortant de l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa.
«Gaza est devenu un cimetière»
Parmi les rares images qui parviennent encore à sortir du territoire assiégé, nombre d’entre elles montrent les corps ensanglantés de mineurs, ou de Gazaouis serrant dans leurs bras des sacs mortuaires de petite taille. Parmi les 9 000 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, plus de 3 700 sont des enfants (soit plus de 40 %), selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, qui ne