Aucune désescalade en vue. Quatre jours après le lancement d’une offensive militaire d’envergure par l’armée israélienne sur l’Iran, les deux rivaux poursuivent leurs échanges de tirs en dépit des quelque 2 000 kilomètres qui les séparent. Les frappes israéliennes, massives et répétées, continuent d’infliger à la République islamique de lourdes pertes humaines et stratégiques. Outre la décapitation d’une partie de la hiérarchie militaire iranienne, Tsahal cible sans relâche installations nucléaires, dépôts de carburant, bâtiments officiels et même postes de police. Ce lundi 16 juin 2025, Téhéran a accusé l’armée israélienne d’avoir touché un hôpital de la ville de Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran, l’accusant de «crime de guerre».
La puissance et la rapidité de cette offensive sont notamment rendues possibles par la vulnérabilité des systèmes de défense antiaérienne iraniens, qui peinent à intercepter les frappes ennemies. Le porte-parole de Tsahal, Effie Defrin, s’est félicité ce lundi d’avoir acquis une «supériorité aérienne totale dans le ciel de Téhéran», précisant par ailleurs avoir détruit plus de 120 lanceurs de missiles sol-sol dans le centre du pays, soit un tiers de l’arsenal iranien. Le bilan humain s’alourdit lui aussi de jour en jour. Les frappes ont déjà fait plus de 240 morts et 1 200 blessés, selon les chiffres officiels, un décompte que plusieurs observateurs jugent largement sous-estimé. D’après l’organisation Human Rights Watch Activists, basée à Washington, le nombre réel de victimes dépasserait les 400 morts, dont près de la moitié sont des civils.
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Le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, est particulièrement confiant : son pays est d’ores et déjà «sur la voie de la victoire», promet-il. Lundi soir, il a déclaré que tuer l’ayatollah Khamenei «mettrait fin au conflit». Mais l’Iran, qui a affirmé ce week-end qu’il cesserait ses attaques si Israël faisait de même, résiste tant bien que mal. Malgré l’affaiblissement de ses soutiens régionaux, en particulier le Hezbollah libanais, la République islamique, déjà confrontée par le passé à de longs conflits, dispose toujours d’un important arsenal balistique. Pour la première fois, elle a d’ailleurs utilisé dimanche un missile Haj Qassem (du nom du puissant général Qassem Soleimani, tué en 2020 lors d’un raid américain à Bagdad), l’un des plus récents et plus puissants du programme iranien, mettant une nouvelle fois à rude épreuve le Dôme de fer israélien, pourtant réputé comme un infranchissable.
Dans la nuit de dimanche à lundi, une nouvelle salve de missiles iraniens a ainsi touché plusieurs villes du pays, portant à 24 le nombre de morts israéliens et à plus de 500 celui des blessés depuis vendredi. En trois jours, l’Iran aurait tiré plus de 370 missiles et des centaines de drones. Et a promis la poursuite de frappes «plus puissantes, plus sévères, plus précises et plus dévastatrices» que les précédentes si les Etats-Unis refusent d’intervenir pour stopper Israël. Une mise en garde restée lettre morte. Lundi après-midi, alors que Tsahal appelait une partie des habitants de Téhéran à évacuer avant de nouveaux bombardements, les médias iraniens annonçaient que la République islamique serait en train de préparer «la plus large et la plus intense attaque de missiles de l’histoire sur le sol israélien».
Mis à jour ce lundi 16 juin avec les dernières déclarations de Benyamin Nétanyahou.