La France n’est «pas en faveur de la suspension de l’aide qui bénéficie directement aux populations palestiniennes», a déclaré mardi le ministère des Affaires étrangères, ajoutant qu’elle l’avait «fait savoir à la Commission européenne». Cette déclaration intervient alors qu’un commissaire européen, Olivier Varhelyi, avait annoncé lundi la suspension de tous les paiements prévus dans le cadre de cette aide au développement. La Commission avait ensuite fait savoir qu’elle lançait «un réexamen urgent de l’assistance de l’Union européenne à la Palestine».
L’an passé, la France a contribué à l’aide aux Palestiniens à hauteur de 95 millions d’euros, a précisé le Quai d’Orsay. «Cette aide est concentrée sur le soutien aux populations palestiniennes, dans les domaines de l’eau, de la santé, de la sécurité alimentaire et de l’éducation», a ajouté le ministère. «Versée notamment par le biais des Nations unies, elle bénéficie directement à la population palestinienne, à Jérusalem-Est, en Cisjordanie, à Gaza et dans les camps situés dans les pays voisins», a-t-il également souligné, estimant que cette aide était «pleinement conforme aux engagements de la France».
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Plus tôt sur RTL, l’ambassadeur d’Israël en France Raphaël Morav, avait déclaré de son côté que, «à côté de l’aide officielle», il y avait aussi toutes les «récoltes d’argent qui se font en France et dans d’autres pays dans les mosquées, dans la communauté musulmane» et argent qui est «dans de nombreux cas» détourné «pour le Hamas».
Le Hamas a lancé une offensive d’une ampleur inédite samedi contre Israël qui a fait plus de 900 morts côté israélien, ce qui suscite des interrogations notamment sur le financement d’une telle opération. Raphaël Morav a aussi précisé qu’il y avait «vraisemblablement des milliers de missiles et de roquettes dans la bande de Gaza qui continuent à être lancés tous les jours» sur Israël et sa population.
L’Espagne a également exprimé son hostilité à une éventuelle suspension de l’aide à la population civile palestinienne. Selon le ministère des Affaires étrangères à Madrid, le chef de la diplomatie espagnole, Jose Manuel Albares, a appelé le commissaire Varhelyi pour protester contre cette décision, jugeant qu’elle devait d’abord être discutée par les 27.