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Libération
Enquête

Hamas-Israël : le Qatar, la diplomatie de la volte-face

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Guerre au Proche-Orientdossier
Longtemps fustigé pour ses liens avec le Hamas, hostile à Israël, l’émirat gazier s’est imposé depuis les massacres du 7 octobre au centre du jeu diplomatique. Jusqu’à tenter de se rapprocher avec les communautés juives occidentales.
L’émir Tamim al-Thani, le 1er décembre. (Amr Alfiky/Reuters)
publié le 20 février 2024 à 21h04

C’est un événement dont le Qatar ne s’est pas vanté dans le monde arabe. Pas un écho sur sa puissante chaîne, Al-Jazeera. Et les photos restent, pour l’instant, dans les archives du palais royal. L’émir Tamim al-Thani, tout sourire avec… de hauts représentants de la communauté juive mondiale, le 31 octobre 2023, à Doha, la capitale de la gazomonarchie. Quelle rencontre, quasi hallucinatoire dans ce pays wahhabite, refuge des dirigeants du Hamas et mécène attitré de Gaza, qui nie depuis toujours l’existence d’Israël. Jusqu’à oser l’incriminer pour le massacre du 7 octobre. «Israël est l’unique responsable de l’escalade en cours, en raison des violations constantes des droits du peuple palestinien», a communiqué l’émirat, le jour du raid sanguinaire qui a fait près de 1 200 victimes israéliennes.

Le monde, sidéré par les détails de l’horreur, le sort des 240 otages du Hamas, redécouvrait alors le trouble rôle du Qatar, qui s’imposait en médiateur, avec des terroristes qu’il est accusé de financer. Colère et stupeur partout, sur les plateaux de télé occidentaux, en France particulièrement où l’émirat gazier n’a jamais eu bonne presse. «C’était de la folie, un déluge de critiques infondées», dénonce leur porte-parole à Paris, Sihem Souid, une ex-employée de la police aux frontiè