Depuis quatre décennies, les deux ennemis s’observent, s’espionnent, s’insultent, se bombardent, s’assassinent sans relâche, à l’image de la mort de Hassan Nasrallah, le leader du mouvement pro-iranien, tué dans une frappe israélienne le 27 septembre ciblant le quartier général de la milice dans la banlieue sud de Beyrouth. A force de se combattre, ils ont fini par se connaître parfaitement. La guerre que mènent l’un contre l’autre le Hezbollah et Israël a souvent été feutrée, voire secrète, sur des terrains militaires et stratégiques mais aussi économiques et diplomatiques. Retour, en 7 dates, sur les étapes majeures de ce face-à-face.
16 février 1985
«Lettre ouverte aux opprimés dans le monde»
Cette lettre est considérée comme l’acte officiel de naissance du Hezbollah. Le mouvement existe déjà en réalité, dans la clandestinité, depuis plusieurs années. Il est à la fois un produit du «réveil chiite» dans tout le Moyen-Orient, de la révolution islamique iranienne (1979), et de l’invasion du Liban par l’armée israélienne en 1982. Cette opération, baptisée «Paix en Galilée», a porté les troupes de l’Etat hébreu jusqu’à Beyrouth. Elle a pour objectif de chasser l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat du Liban, alors en pleine guerre civile.
Dans la vallée orientale de la Bekaa et dans la banlieue sud de Beyrouth, des groupes chiites se