Tunis, Amman, Istanbul, Le Caire, Beyrouth, Ramallah : les rues de Turquie et du Proche-Orient ont hurlé leur colère mardi soir et mercredi toute la journée, après la destruction de l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza. Depuis des décennies, on n’avait pas vu de telles manifestations, spontanées et massives, aux quatre coins du monde arabe, en solidarité avec les Palestiniens. Et surtout encouragées par les dirigeants de ces pays, imputant de manière unanime, dès les premières images, l’attaque à Israël.
Les slogans des manifestants n’ont pas visé que l’Etat hébreu, mais aussi «les alliés des sionistes», les Etats-Unis et parfois la France. A Tunis, ils étaient plusieurs milliers à s’être rassemblés sur l’avenue Bourguiba, formant une foule inédite depuis plusieurs années. Entre 2 500 et 3 000 personnes sont restées devant l’ambassade de France avec des pancartes «Macron assassin» et «France dégage». «Le renvoi de l’ambassadeur de France est un devoir», scandaient certains. Une trentaine de manifestants ont tenté de rejoindre l’ambassade américaine dans la banlieue nord de Tunis, où ils ont été bloqués par des policiers. Les protestations se sont étendues à travers le pays, à Bizerte (nord), Sousse (est), Sfax (centre), Kairouan (centre) et Gabès (sud). Le président tunisien avait dénoncé lors d’un conseil de sécurité nationale dans la nuit de mardi à mercredi «un silence international» sur les «génocides» perpétrés, selon lui, par l’armée