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Conflit

Ibrahim Akil, le numéro 2 du Hezbollah tué vendredi par l’armée israélienne au Liban, était recherché par Washington

Ibrahim Akil, tué dans une frappe israélienne sur la banlieue de Beyrouth vendredi, commandait la force Al-Radwan, l’unité d’élite du Hezbollah, et était recherché par Washington pour son implication dans les sanglants attentats antiaméricains de Beyrouth en 1983.
La frappe ce vendredi sur le bastion du Hezbollah à Beyrouth, la capitale du Liban, a fait au moins 12 morts et 66 blessés selon le ministère de la Santé libanais. (AFP)
publié le 20 septembre 2024 à 19h45

Un deuxième très haut responsable militaire du Hezbollah tué par Israël. Ce vendredi, Israël a confirmé avoir abattu Ibrahim Akil, numéro 2 du Hezbollah et une «dizaine de commandants» du mouvement terroriste. Les membres de l’organisation armée pro-iranienne étaient en réunion, au sous-sol d’un immeuble dans la banlieue sud de Beyrouth au Liban. La frappe ciblée a fait, selon un dernier bilan du ministère de la Santé libanais, 12 morts et 66 blessés.

Comme la plupart des responsables de la puissante formation libanaise, Ibrahim Akil utilisait de multiples pseudonymes, dont Hajj Abdel Kader, et son nom était inconnu du grand public. Son assassinat est un camouflet pour le groupe pro-iranien, dont c’est le deuxième très haut responsable militaire tué par Israël depuis que le mouvement islamiste a ouvert le front du sud du Liban il y a près d’un an, pour soutenir le Hamas palestinien dans sa guerre contre Israël à Gaza.

Une unité d’élite avec des combattants expérimentés

Selon des sources proches du Hezbollah, Ibrahim Akil était le numéro 2 militaire de la puissante formation. Le numéro 1 militaire, Fouad Chokr, avait été tué dans une frappe similaire sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, le 30 juillet. Outre Chokr et Akil, deux chefs militaires du Hezbollah qui commandaient deux des trois secteurs du front dans le sud du Liban, ont été tués Mohammed Nasser et Taleb Abdallah. Par ailleurs, en janvier, un commandant de l’unité d’élite Al-Radwan, Wissam Tawil, avait été tué quand son véhicule avait été visé dans le sud du Liban.

La force Al-Radwan est considérée comme le fer de lance du Hezbollah dans son combat contre Israël. Israël exige son retrait des zones frontalières du sud du Liban, une demande transmise par des médiateurs internationaux au Liban. Cette unité d’élite regroupe des combattants expérimentés, dont certains ont combattu en Syrie ou dans d’autres pays de la région. Depuis le début des violences dans le sud du Liban, ils sont en première ligne. Ses combattants sont entraînés aux assauts, dont les infiltrations aux frontières. L’armée israélienne accuse la force Al-Radwan d’avoir établi des plans pour attaquer la Galilée (nord) en cas de guerre à large échelle.

Recherché par Washington

Comme Fouad Chokr, Akil a été désigné terroriste par le département américain du Trésor en 2015 et par le Département d’Etat en 2019. Le Trésor américain avait offert sept millions de dollars pour toute information à son sujet pour son rôle dans les attentats contre l’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth en avril 1983 (63 morts) et contre les Marines américains en octobre 1983 (241 militaires tués). Ces attentats avaient été revendiqués par le Jihad islamique, une nébuleuse liée selon Washington au Hezbollah.

Selon le Trésor américain, il a également «dirigé» des prises d’otages occidentaux au Liban dans les années 1980. Il a aussi combattu en Syrie voisine où le Hezbollah soutient depuis 2013 le régime de Bachar al-Assad, confronté à un soulèvement populaire en 2011 qui a dégénéré en guerre civile.