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Libération
Otage à Gaza

«Il est détenu dans une petite cage dans le noir sans jamais voir le jour» : Matan Angrest, soldat israélien enlevé le 7 octobre 2023

Plus de deux ans après l’attaque sanglante du Hamas, seuls 20 otages sont encore présumés vivants. Parmi eux, Matan Angrest, 22 ans, qui était en poste sur la base militaire de Nahal Oz, à la frontière gazaouie, avant d’être capturé.

Publié le 08/10/2025 à 12h53
Matan Angrest. (DR)

737 jours de captivité. Le 7 octobre 2023, au cours de l’attaque sans précédent du Hamas et de ses alliés dans le sud d’Israël qui a entraîné la mort de 1 219 personnes, les commandos du mouvement islamiste palestinien ont enlevé, dans la bande de Gaza, 251 otages dont certains étaient déjà morts. 146 d’entre eux sont revenus vivants et 58 corps ont été rapatriés en novembre 2023 et en février 2025. Il demeure 48 otages retenus captifs dans les souterrains de l’enclave palestinienne, dont 28 considérés comme morts selon les autorités israéliennes. Libération dresse le profil des vingt derniers otages présumés vivants, avant leur libération annoncée depuis l’accord conclu en Egypte le 9 octobre entre le Hamas et Israël.

Nom : Matan Angrest

Age : 22 ans

Profession : Soldat

Nationalité : Israélien

Ce jeune sous-officier israélien, âgé de 20 ans au moment de son enlèvement, était en service sur la base de Nahal Oz, dans un char d’assaut avec trois autres soldats, lorsque le Hamas lance son assaut le 7 Octobre. Sa mère, Anat Angrest, qui dit avoir un «lien spécial» avec son aîné, racontait en avril au Times of Israël : «Je l’ai senti. A 6h30 du matin, je me suis réveillée, je lui ai écrit et il m’a répondu “Ne t’inquiète pas, maman, tout va bien”».

Les nouvelles provenant d’anciens otages ayant côtoyé Matan Angrest dans les souterrains de la bande de Gaza sont inquiétantes. D’après sa mère, citée par le Times of Israel, certains lui auraient indiqué que Matan «mourait de faim et était détenu dans une petite cage dans le noir sans jamais voir la lumière du jour. Il est exposé à la torture et à la violence, sans aucune visite de la Croix-Rouge».

Une vidéo de propagande du Hamas, publiée le 7 mars, le montre affaibli et blessé. «Il a l’air déconnecté, désespéré et en colère. Sa main droite est paralysée, ses yeux et sa bouche ne sont pas symétriques, son nez est cassé et l’état de ses jambes est très incertain, décrit sa mère. Il sera handicapé à vie.»

Le père de Matan, Hagaï Angrest, a pris la parole, le 16 avril, affirmant que l’émissaire américain, Steve Witkoff, «a pleuré lorsqu’[il] lui a montré la vidéo du lynchage que Matan a subi le jour de son enlèvement». «Nous savons que Matan a également subi des interrogatoires musclés, avec des décharges électriques, mais lorsque nous avons parlé à [Benyamin] Nétanyahou, il ne savait même pas que Matan avait été blessé», a-t-il déploré. Pour cette famille, le Premier ministre ne s’est pas battu suffisamment pour la libération de leur fils.

Sa mère, Anat Angrest, a réitéré ses accusations le 1er octobre, affirmant que l’armée israélienne mettait en danger son fils en bombardant des zones de la ville de Gaza où Matan serait détenu. Fin septembre, le Hamas a en effet indiqué avoir perdu contact avec les geôliers d’Omri Miran et de Matan Angrest en raison de l’offensive israélienne sur la ville de Gaza.

Le 13 octobre 2025, il a été libéré, en vie.