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Libération
Reportage

«Il n’y a qu’ici qu’on se sent chez nous» : un an après le séisme en Turquie, Antioche renaît peu à peu de ses cendres

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Séismes en Turquie et en Syriedossier
Dans cette ville du sud de la Turquie, dont le centre-ville a été ravagé à 90 % par le séisme qui a fait 50 000 morts, la reconstruction tarde à venir. Et la vie continue sur les gravats.
A Antioche, un an après le séisme qui l'a détruit. (Marie Tihon/Hans Lucas pour Libération)
par Killian Cogan, envoyé spécial à Antioche (Turquie)
publié le 5 février 2024 à 17h37

Sur une vaste étendue de boue se dressent encore des carcasses d’immeubles aux façades de parpaing nu. Dans ce décor fantomatique, hormis quelques campements informels, seules sont présentes des hordes de chiens errants. En cette froide soirée d’hiver, le silence n’est troublé que par les échos des pelleteuses et des foreuses qui déblayent les gravats. Un an après le séisme qui l’a foudroyée le matin du 6 février 2023, la ville d’Antioche a des allures de chantier à moitié déserté.

Le tremblement de terre et ses répliques, dont le bilan officiel s’élève à plus de 53 540 morts à travers le pays, ont été particulièrement dévastateurs à Antioche : près de 250 000 logements et 50 000 commerces ont été terrassés, rasant ainsi 90 % de son centre-ville. Mais, si l’heure