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Libération
Reportage

«Il y aura une revanche» : après les funérailles du numéro 2 du Hamas à Beyrouth, le spectre des représailles

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Saleh al-Arouri, tué lors d’une frappe mardi, a été enterré jeudi après midi à Beyrouth lors de funérailles sous hautes tensions où se sont réunis les principaux dirigeants du Hamas au Liban.
Lors des funérailles du numéro 2 du Hamas, Saleh al-Arouri, le 4 janvier à Beyrouth. (Mohamed Azakir/Reuters)
par Arthur Sarradin, correspondant à Beyrouth
publié le 4 janvier 2024 à 20h58

Ce jeudi 4 janvier, aux abords du camp palestinien de Chatila à Beyrouth, des partisans du Hamas font hurler leur semi-automatique. Un déluge de balles, tirées vers le ciel, qui dure de longues minutes, pour commémorer la mort d’un de leurs leaders. La dépouille de Saleh al-Arouri, tué deux jours plus tôt dans la banlieue sud de la capitale libanaise, vient de sortir d’une mosquée, portée par une vingtaine d’hommes en noir. Le numéro 2 du Hamas au Liban a été frappé par un assassinat ciblé mardi, qui a également tué six autres membres du groupe islamiste.

Ils sont des dizaines à jouer des coudes pour pouvoir caresser le cercueil de Saleh al-Arouri, recouvert d’un drapeau palestinien, scotché à un linceul aux couleurs du Hamas. Sur le trottoir, des femmes jettent des grains de riz entre les drapeaux semés au milieu du cortège. Omar, 21 ans, est à quelques mètres du cercueil. Il a noué autour de son front un bandeau noir et or, marqué du sceau du Jihad islamique. «Nous montrons notre unité pour la mort du cheikh Saleh al-Arouri, murmure le jeune homme, blême. Il y aura des conséquences, il y aura une revanche.» Autour de lui, d’autres garçons du camp de réfugiés sont là, prennent des photos avec leur bandeau et leur cagoule sur la tête, l’air content d’