Près du quartier de Tayouneh, à Beyrouth, des dizaines d’hommes ont pris spontanément la rue. Certains laissent échapper leur colère, d’autres pleurent. Une heure auparavant, le Hezbollah annonçait officiellement la mort de leur leader Hassan Nasrallah, dans un bombardement survenu vendredi dans la banlieue sud. L’un des hommes hurle, accuse l’Iran de «trahison». Une ambulance vient chercher l’un d’eux qui s’est évanoui.
Ghazy regarde la scène depuis sa fenêtre. «Nos vies sont bouleversées tous les jours !» raconte le jeune serveur dans un appartement à l’ouest de la capitale. Ils sont 17 à vivre ici. Des matelas fins recouvrent la plupart des pièces jusque dans le débarras. Ghazy réside ici avec sa mère, ses frères, ses neveux déplacés du Sud-Liban. Depuis hier se sont greffés à eux des amis de la famille qui ont dû fuir la banlieue sud après la frappe visant Hassan Na