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Point du jour

Israël mènera son opération à Rafah même en cas d’accord sur les otages, inquiétude croissante à l’hôpital Nasser pris d’assaut, 100 suspects arrêtés par Tsahal… Ce qu’il faut retenir du conflit Hamas-Israël ce samedi 17 février

L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce samedi 17 février.
Des enfants palestiniens remplissent des bouteilles d'eau distribuées par des organisations caritatives alors que l'accès à l'eau potable devient plus difficile en raison du blocus israélien en cours à Rafah, Gaza, le 16 février 2024. (Abed Zagout/Anadolu. AFP)
publié le 17 février 2024 à 15h28
(mis à jour le 17 février 2024 à 19h43)

Israël mènera son opération à Rafah même en cas d’accord avec le Hamas sur les otages. Dans une conférence de presse à Jérusalem, Benyamin Nétanyahou a affirmé que l’armée israélienne mènerait son opération à Rafah, où s’entassent environ 1,4 million de Palestiniens dans le sud de Gaza, même en cas d’accord avec le mouvement islamiste palestinien pour la libération des otages toujours détenus dans la bande de Gaza. Sans quoi elle va «perdre la guerre» contre le Hamas, a justifié samedi soir le Premier ministre israélien.

A Khan Younès, craintes autour de l’hôpital Nasser. Cent personnes ont été arrêtées dans l’un des principaux hôpitaux de la bande de Gaza, a notifié samedi l’armée israélienne qui a pris d’assaut cet établissement de Khan Younès où les craintes s’intensifient pour les dizaines de patients et d’employés piégés. Les forces de défense israéliennes (IDF) rapportent que leurs soldats avaient arrêté plus de 100 personnes «suspectées de terrorisme» et qu’ils continuaient à effectuer des recherches à l’intérieur de l’hôpital, selon le Times of Israel. Dans son rapport, Tsahal indique que ses troupes ont trouvé des armes, notamment des engins explosifs, des grenades et des Kalachnikovs.

Dans la nuit de vendredi à samedi, de nouveaux bombardements de Tsahal sur le territoire palestinien ont fait une centaine de morts, selon le ministère de la Santé du Hamas. Au moins 120 patients et cinq équipes médicales sont privés d’eau, de nourriture et d’électricité à l’hôpital Nasser. Israël concentre depuis des semaines ses opérations militaires dans cette localité du sud de l’enclave gazaouie, ville natale du chef du Hamas à Gaza, Yahia Sinouar, cerveau présumé de l’attaque du 7 octobre.

Explosions entendues à Rafah. Des témoins rapportent ce samedi des explosions dans le centre et à l’est de Rafah, à proximité de la frontière égyptienne, où au moins deux maisons ont été visées par des frappes aériennes. Le président américain, Joe Biden, a pour sa part plaidé pour «un cessez-le-feu temporaire» à Gaza. «J’espère qu’en attendant, les Israéliens ne procéderont pas à une invasion terrestre massive», a ajouté le chef d’Etat.

L’Egypte bâtit un camp géant pour les exilés gazaouis. Selon le Wall Street Journal, citant des responsables égyptiens, Le Caire construit une zone sécurisée entourée d’un mur dans la péninsule du Sinaï, afin d’y accueillir des Palestiniens de Gaza. Ce camp fait partie des «plans d’urgence» pour l’accueil de ces réfugiés en cas d’assaut israélien sur Rafah et pourrait abriter «plus de 100 000 personnes», selon le quotidien américain. Les dirigeants palestiniens, l’ONU et de nombreux pays se sont alarmés des conséquences catastrophiques pour la population d’une telle offensive et dénoncent la création d’une nouvelle génération de réfugiés sans perspective de retour.

Des négociations pour un cessez-le-feu «pas très prometteuses» ces derniers jours. Le mouvement islamiste menace samedi soir de quitter les pourparlers de trêve si une aide supplémentaire n’est pas rapidement acheminée à Gaza, y compris dans le nord du territoire menacé de famine. «Les négociations ne peuvent pas avoir lieu tant que la faim ronge le peuple palestinien. Le mouvement a l’intention de suspendre les négociations jusqu’à ce que l’aide soit apportée au nord de Gaza», affirme un «dirigeant» du Hamas dans un communiqué diffusé par al-Aqsa, la chaîne du Hamas. Un autre cadre du mouvement requérant l’anonymat confirme «que les médiateurs égyptiens et qataris avaient été informés de l’intention du Hamas de suspendre les négociations jusqu’à ce que l’aide soit apportée dans la bande de Gaza, incluant le nord».

Les négociations en cours en vue d’une trêve, complexes et incluant de nouvelles libérations d’otages, se poursuivent par l’intermédiaire des pays médiateurs, Egypte, Qatar et Etats-Unis. Ismaïl Haniyeh a martelé que son mouvement «n’accepterait rien de moins qu’un cessez-le-feu, le retrait de l’armée d’occupation de la bande de Gaza, la levée du blocus oppressant et la fourniture d’un abri sûr aux personnes déplacées». Il a ajouté que les personnes déplacées du nord de la bande de Gaza devaient pouvoir y retourner, et a réclamé la libération des prisonniers du Hamas condamnés à de longues peines de prison en Israël.

Israël veut détruire l’UNRWA, estime son chef. L’Etat hébreu mène une campagne concertée visant à détruire l’UNRWA, a estimé dans un entretien publié samedi le chef de cette agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens. Philippe Lazzarini a estimé notamment que la demande d’Israël réclamant sa démission faisait partie de cette campagne. «Actuellement, nous faisons face à une campagne étendue et concertée par Israël qui vise à détruire l’UNRWA», a-t-il déclaré au groupe de journaux suisses Tamedia. «C’est un but politique à long terme, car ils pensent que si l’agence est supprimée, la question du statut des réfugiés palestiniens sera résolue une bonne fois pour toutes, et avec elle, le droit au retour, dénonce-t-il. Il y a derrière cette histoire une visée politique beaucoup plus large.»

Mis à jour : à 19 h 43 avec les déclarations de Benyamin Nétanyahou.