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Point du jour

Intensification des frappes à Rafah, mobilisation pro-palestinienne à Sciences-Po et dans les universités américaines… Ce qu’il faut retenir du conflit au Proche-Orient ce vendredi 26 avril

Gaza, l'engrenagedossier
L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce vendredi 26 avril.
Un manifestant brandit un drapeau palestinien lors d'une manifestation devant l'Institut d'études politiques (Sciences-Po Paris) occupé par des étudiants, en soutien aux Palestiniens, à Paris le 26 avril 2024. (Antonin Utz/AFP)
publié le 26 avril 2024 à 18h45

Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.

Intensifications des frappes aériennes israéliennes sur Rafah

Israël a intensifié ses frappes aériennes sur Rafah dans la nuit de jeudi à ce vendredi 26 avril, après avoir annoncé l’évacuation à venir des civils. L’Etat hébreu affirme qu’il va lancer un assaut contre la ville du sud de la bande de Gaza, et ce malgré les mises en garde répétées de ses alliés, qui estiment que cela pourrait entraîner un grand nombre de victimes. Dans le même temps, une délégation égyptienne est arrivée ce vendredi en Israël pour tenter de relancer les négociations sur une trêve dans la bande de Gaza associée à une libération d’otages, pendant que se prépare une offensive israélienne sur la ville surpeuplée de Rafah frontalière avec l’Egypte, selon des médias égyptiens et israéliens.

Paris confirme le décaissement de 33 millions d’euros pour l’UNRWA

La France a confirmé jeudi 26 avril qu’elle allait décaisser 33 millions d’euros pour l’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) au titre de sa «contribution annuelle au programme humanitaire» de l’organisation, sans toutefois préciser la date du décaissement. «Notre soutien à l’UNRWA s’accompagne d’une exigence : celle de la pleine mise en œuvre des mesures demandées par le rapport d’audit externe indépendant conduit par Catherine Colonna», ancienne ministre française des Affaires étrangères, a précisé Christophe Lemoine, porte-parole de ce même ministère. L’UNRWA, qui compte plus de 30 000 employés servant 5,9 millions de Palestiniens dans la région, est accusée par Israël d’employer «plus de 400 terroristes» dans la bande de Gaza. Si le rapport a pointé des problèmes de «neutralité politique» en son sein, il précise qu’Israël doit encore fournir la «preuve» que certains des membres de l’UNRWA sont liés à des «organisations terroristes» comme le Hamas.

Un civil israélien tué par des tirs du sud du Liban, d’après Israël

L’armée israélienne a annoncé ce vendredi qu’un civil israélien avait été tué dans la nuit près de la frontière libanaise par des missiles tirés du sud du Liban, où elle a détruit des infrastructures du mouvement islamiste libanais Hezbollah. «Dans la nuit, des terroristes ont tiré des missiles antichars sur la zone de Har Dov, dans le nord d’Israël. Un civil israélien travaillant sur un chantier d’infrastructure a été blessé et plus tard déclaré mort», a précisé l’armée israélienne. Des médias israéliens ont identifié la victime comme étant un chauffeur de camion arabe israélien. Le corps n’a pas été formellement identifié, selon la police israélienne. De son côté, le Hezbollah a affirmé avoir détruit dans ce même secteur deux véhicules israéliens, des affirmations que l’armée israélienne n’a pas commenté. Depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas à Gaza, les échanges de tirs entre l’Etat hébreu et le Hezbollah, allié du groupe islamiste palestinien, sont quotidiens à la frontière entre le Liban et Israël.

Des voix pro-palestiniennes «réprimées» en Europe, selon des ONG

Évènements annulés, intellectuels et militants inquiétés… Plusieurs ONG interrogées par l’AFP s’inquiètent d’une «répression» des voix pro-palestiniennes en Europe, dans un climat de polarisation extrême des opinions sur le conflit entre Israël et le Hamas. «Les lois contre les discours de haine et les lois antiterroristes sont instrumentalisées pour s’attaquer» aux propos en soutien aux Palestiniens, pourtant «légitimes selon les normes internationales», a dénoncé Julia Hall, chercheuse à Amnesty international. Les voix pro-palestiniennes sont souvent accusées de complaisance vis-à-vis du Hamas, d’antisionisme virulent, voire d’antisémitisme.

Dans l’Union européenne, au moins douze Etats ont «pris des mesures disproportionnées, y compris l’interdiction de manifestations sur la base d’un risque apparent pour l’ordre public et la sécurité», pointe un rapport du Forum civique européen (ECF) basé à Bruxelles. Une «répression de la solidarité pro-palestinienne» qui s’explique par le «soutien massif» de l’Europe à Israël, lié au traumatisme de la Shoah, estime Aarti Narsee, de l’ECF. En France, pays européen comptant les plus grandes communautés juive et musulmane, où les autorités redoutent une importation du conflit, les mesures se sont multipliées : manifestations pro-palestiniennes prohibées, conférences annulées et, dernièrement, convocation policière de deux responsables politiques de LFI – Mathilde Panot, cheffe de file des députés, et Rima Hassan, candidate aux Européennes – pour «apologie du terrorisme».

La mobilisation pro-palestinienne à Sciences-Po Paris

Sit-in dans la rue, occupation de locaux historiques et face à face tendu avec des manifestants pro-Israël : la mobilisation étudiante pro-palestinienne du comité Palestine perturbe ce vendredi le bon fonctionnement de Sciences-Po Paris. La tension est montée d’un cran aux alentours de 16 heures, avec l’arrivée d’une cinquantaine de manifestants pro-Israël, certains masqués, d’autres avec des casques de moto, criant notamment «Libérez Sciences-Po» ou «Libérez Gaza du Hamas». Une bousculade entre partisans des deux camps est survenue au milieu des nombreux journalistes présents. Les forces de l’ordre se sont alors positionnées pour séparer sans violence les deux groupes. La veille, environ 150 étudiants s’étaient déjà réunis devant l’IEP pour protester contre l’évacuation dans la nuit par les CRS d’un campus de l’institut occupé par des étudiants pro-palestiniens.

L’université new-yorkaise de Columbia reporte l’évacuation des manifestants pro-palestiniens

L’université américaine de Columbia a ajourné la date limite – ce vendredi à minuit – fixée aux étudiants pro-palestiniens pour qu’ils évacuent le campus, occupé pour protester contre la guerre à Gaza, a-t-elle annoncé. «Les négociations ont progressé et se poursuivent comme prévu», a affirmé le bureau de la présidente de l’université new-yorkaise, Minouche Shafik, dans un communiqué publié ce jeudi soir. Depuis le 17 avril, quelque 200 étudiants pro-palestiniens se sont rassemblés et ont planté un véritable village de tentes. L’une d’entre eux, âgée de 22 ans, a raconté à Libé la semaine mouvementée qu’elle a vécu dans son université. D’autres établissements parmi les plus prestigieux au monde sont concernés, tels Harvard, Yale ou encore Princeton.

Une nouvelle aide de l’UE pour Gaza

L’Union européenne a annoncé ce vendredi une nouvelle aide humanitaire de 68 millions d’euros aux Palestiniens de Gaza. Le territoire a été dévasté par plus de six mois de bombardements israéliens et d’opérations terrestres après l’attaque meurtrière du Hamas sur Israël le 7 octobre, laissant la population civile de deux millions de personnes dépendante de l’aide humanitaire pour survivre. «Ce soutien porte le total de l’aide humanitaire de l’UE à 193 millions d’euros pour les Palestiniens dans le besoin à l’intérieur de Gaza et dans toute la région en 2024», selon la même source. L’UE a déclaré que la nouvelle aide se concentrerait sur les livraisons de nourriture, l’eau potable, l’assainissement et les abris, et qu’elle serait acheminée par l’intermédiaire de partenaires locaux sur le terrain.

Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 34 356 morts à Gaza

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé ce vendredi un nouveau bilan, impossible à vérifier, de 34 356 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre. En 24 heures, au moins 51 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère qui fait état de 77 368 blessés en plus de 200 jours de guerre.

Mise à jour à 20 h 35 : ajout de la nouvelle aide de l’UE à Gaza.