Menu
Libération
Justice

Iran : deux Français condamnés à 6 et 10 ans de prison pour «espionnage» au profit de la France et d’Israël

Leur identité n’a pas été révélée par le média du pouvoir judiciaire iranien qui annonce leur condamnation ce mardi 14 octobre. Il pourrait s’agir de Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés dans le pays en mai 2022.

Cécile Kohler et Jacques Paris ont été arrêtés en Iran, en mai 2022. (Martin Lelievre/AFP)
Publié le 14/10/2025 à 15h59

L’Iran a condamné ce mardi 14 octobre deux ressortissants français à de longues peines de prison pour «espionnage» au profit de la France et d’Israël. Leur identité n’a pour l’heure pas été révélée par le média du pouvoir judiciaire iranien, qui a annoncé ces condamnations. Officiellement, deux ressortissants français, Cécile Kohler, une enseignante, et Jacques Paris, son compagnon, arrêtés en mai 2022, sont détenus en Iran.

Les prévenus ont notamment été condamnés à six et dix ans de prison «pour espionnage au profit des services de renseignement français», a ajouté le média de la justice iranienne, sans mentionner leurs noms. Selon cette même source, le verdict peut faire l’objet d’un appel devant la Cour suprême dans les 20 jours.

D’après l’agence de presse Mizan, la personne condamnée à six ans de prison a également été condamnée à cinq ans pour «association en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale», et à vingt ans d’exil pour «coopération en matière de renseignement» avec Israël, ennemi juré du pouvoir iranien.

Le ressortissant français condamné à 10 ans de prison a également écopé de «cinq ans de prison pour association en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale» et dix-sept ans de prison pour «assistance à la coopération en matière de renseignement» avec Israël.

Interrogé par l’AFP sur cette condamnation pour savoir s’il s’agissait de Cécile Kohler et de Jacques Paris ou de deux autres ressortissants, le ministère français des Affaires étrangères s’est refusé à tout commentaire. Mais deux sources informées du dossier ont pour leur part indiqué à nos confrères qu’«il s’agit bien de Cécile Kohler et Jacques Paris».

Un accord évoqué mi-septembre

Ces condamnations interviennent quelques jours seulement après l’annonce du procès en France d’une ressortissante iranienne pour apologie du terrorisme sur les réseaux sociaux. Mahdieh Esfandiari doit être jugée en janvier à Paris, a indiqué le parquet de Paris, confirmant une information du Monde. Elle avait été arrêtée le 28 février à Villeurbanne, près de Lyon.

Mi-septembre, le ministre des Affaires étrangères iranien avait annoncé que cette femme devait servir de monnaie d’échange dans le cadre d’une libération de Jacques Paris et Cécile Kohler. «Je peux maintenant dire que nous sommes arrivés au point où (l’accord sur) l’échange des prisonniers français en Iran approche maintenant de sa phase finale», avait alors déclaré Abbas Araghchi dans une interview télévisée, sans donner plus de détails.

Téhéran estime que Mahdieh Esfandiari est injustement détenue, tandis que Paris considère que Cécile Kohler et Jacques Paris sont «retenus comme otages d’Etat» en Iran. La France avait déposé en mai une requête contre l’Iran pour la détention devant la Cour internationale de justice – créée en 1948, elle examine les différends entre pays [généralement lorsqu’un Etat accuse un autre de violer un traité international, ndlr.] –. Mais fin septembre, le CIJ annonçait avoir, à la demande de la France, abandonné l’affaire opposant Paris à Téhéran au sujet de la détention de deux citoyens français en Iran.

Entre 2023 et 2025, au moins cinq Français ont été libérés, après des mois ou des années de détention. Jeudi dernier, Lennart Monterlos, un jeune Franco-Allemand arrêté en juin en Iran et accusé «d’espionnage», a pu regagner la France, après l’annonce de son «acquittement».