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Libération
Victimes collatérales

Iran : fan de taekwondo, poétesse, analyste financier… Derrière les officiels du régime, des civils victimes des frappes israéliennes

Selon le dernier bilan officiel – encore provisoire –, les attaques menées par Israël auraient tué au moins 78 personnes en Iran. Parmi elles, des profils bien loin de généraux ou de scientifiques nucléaires.

Un bâtiment touché par les frappes israéliennes à Téhéran, ce samedi 14 juin. (Majid Asgaripour/WANA.REUTERS)
Publié le 14/06/2025 à 15h32

Dans sa violente et soudaine attaque vendredi aux premières lueurs de l’aube, Israël a porté un coup rude à l’Iran. Plusieurs haut gradés de l’armée ont été éliminés, tout comme des têtes pensantes du programme nucléaire iranien.

Mais dans le bilan humain, encore incertain et qui s’annonce lourd, toutes les victimes ne sont pas des officiels du régime, loin de là. Vendredi 13 juin au soir, l’ambassadeur iranien à l’ONU, Amir Saeid Iravani, a fait état de 78 personnes tuées et plus de 320 blessées, dont une «large majorité de civils, dont des femmes et des enfants». Ce samedi matin, la télévision d’Etat iranienne a rapporté la mort d’une soixantaine de personnes, dont 20 enfants, dans une frappe israélienne la veille contre un complexe résidentiel de Téhéran.

Si l’on ne connaît pas l’identité de toutes les victimes de la première phase de l’opération israélienne «Rising Lion», des médias et des associations iraniennes commencent à document les morts de ces simples civils. Parnia Abbasi est de ceux-là. La jeune femme d’une vingtaine d’années faisait partie de la nouvelle génération de la poésie iranienne, rapporte le Tehran Time. Elle était aussi professeure d’anglais. Mais elle a péri vendredi 13 juin, avec toute sa famille, dans le bombardement de leur maison à Téhéran.

A la suite de ces frappes sur la capitale, la fédération iranienne de taekwondo a aussi annoncé la mort de plusieurs de ses membres, dont Amir Ali Amini, membre de l’équipe nationale junior. Si l’âge exact de l’adolescent n’a pas été précisé, c’est un visage poupon qui apparaît sur les photos diffusées en sa mémoire sur les réseaux sociaux.

«Téhéran brûlera»

Parsa Mansour, lui, a été fauché par une explosion à Téhéran alors qu’il rentrait chez lui après un entraînement de padel, a rapporté la fédération iranienne de tennis. Najmeh Shams avait obtenu un diplôme en sciences sociales de l’Université de Téhéran, rappelle le Tehran Times. Elle était aussi passionnée de nature, de randonnée et de vélo, avant d’être tuée dans les frappes de vendredi. Sans lien avec les autorités officielles selon les rapports locaux, Sina Soleimani était un jeune analyste du marché boursier en Iran, décédé dans une frappe sur «une aire urbaine», affirme encore le Tehran Times.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a accusé ce samedi 14 juin le régime de «prendre les citoyens iraniens en otages, […] en particulier les habitants de Téhéran». Il a ensuite lancé une lourde menace : «Si [le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali] Khamenei continue de tirer des missiles sur le front intérieur israélien, Téhéran brûlera.»

En riposte à l’opération israélienne «Rising Lion», l’Iran a tiré dans la nuit plusieurs salves de missiles sur le territoire de l’Etat hébreu. Certains missiles se sont abattus dans la région de Tel-Aviv. Les autorités israéliennes déplorent pour l’instant trois morts et plusieurs dizaines de blessés.